La ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie se rendra en visite officielle les 17 et 18 juillet en Algérie, a annoncé le porte-parole du ministère français de la Défense cité par plusieurs agences d'information. Des entretiens sont prévus avec des responsables algériens, dont le président de la République Abdelaziz Bouteflika. “C'est une visite qui s'inscrit clairement dans le cadre des relations politiques entre les deux pays. C'est la première fois qu'un ministre de la Défense sera en déplacement en Algérie pour une visite à caractère politique”, a indiqué le porte-parole du ministère Jean-François Bureau. Outre les relations politiques entre les deux pays, notamment le partenariat et la coopération dans les différents domaines, “les relations de défense” seront passées en revue et feront partie du développement des relations bilatérales entre l'Algérie et la France. Bien évidemment, ce déplacement jugé important sera précédé par celui du chef de la diplomatie française, Michel Barnier, attendu lundi prochain à Alger pour une visite officielle. M Barnier sera reçu en audience par Abdelaziz Bouteflika et s'entretiendra avec son homologue Abdelaziz Belkhadem, ministre des Affaires étrangères. Aussi, le chef de la diplomatie française doit également avoir des contacts avec des personnalités de la société civile et des ONG (organisations non gouvernementales) ayant pris part aux secours mis en place après le séisme du 21 mai 2003 dans la région d'Alger. Mieux, ces contacts permettront de définir les prochaines étapes des relations bilatérales, selon les axes fixés par la déclaration d'Alger du 2 mars 2003 et de nourrir notre dialogue sur les questions régionales et internationales. Une offensive diplomatique pour les uns, une rencontre pour les autres, le déplacement de Michèle Alliot-Marie revêt un caractère purement politique à la veille de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC et au moment où les négociations des accords d'association avec l'Union européenne sont plus que jamais “serrées”. Outre l'entretien avec Bouteflika, complété “par un déjeuner ou un dîner de travail”, d'autres rencontres sont prévues durant cette visite dont le programme n'est pas rendu public. Toutefois, il est clair que cette série de visites qui s'inscrivent dans une offensive diplomatique — aux “attentes multiples” —, vise en premier lieu à dynamiser les relations algéro-françaises, notamment dans le domaine économique. Par ailleurs, le ministre français de l'Economie et des Finances, Nicolas Sarkozy, qui a effectué une visite en Algérie, début juin dernier, se rendra pour “discuter avec la partie algérienne des questions sur les relations économiques bilatérales”. Les volets des échanges seront alors dégagés lors de ces visites longtemps programmées par le Quai d'Orsay pour “concrétiser les chantiers envisagés entre les deux pays” d'une part, et devancer les autres pays de la rive méditerranéenne de telle façon à “occuper une place privilégiée en Algérie.” Ces contacts officiels seront, bien entendu, évalués entre Chirac et Bouteflika en marge de la cérémonie internationale prévue sur le porte-avions Charles-de-Gaulle le 15 août pour le 60e anniversaire du débarquement allié en Provence. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, fait partie des personnalités étrangères invitées par Jacques Chirac pour assister à cet évènement grandiose. Une occasion pour les deux hommes d'assainir les programmes de coopération dans les domaines politique, militaire, économique et culturel, mais aussi de passer aux actes, notamment dans la reconversion de la dette algérienne et l'investissement. Il faut rappeler que le gouvernement français avait consacré un Conseil interministériel au lendemain de la visite de travail de Jacques Chirac en Algérie en 2003. Lequel conseil avait dégagé plusieurs axes de travail répartis sur trois départements essentiels, à savoir la diplomatie, l'intérieur et l'économie. Un autre indice du redéploiement de la diplomatie française en Algérie, la visite de Chirac le jour même de la réélection de Bouteflika en avril dernier pour un second mandat. Enfin, il y a lieu de rappeler que le ministre français des Finances, Nicolas Sarkozy, s'était rendu début juin en Algérie accompagné de chefs d'entreprise et de la ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie. F. B.