La nécessité de renégocier l'accord d'association Algérie-UE exigé par le président de la République puis souligné par le président du Conseil européen, Charles Michel, le 5 septembre dernier, constituera incontestablement le cadre des nouvelles relations algéro-européennes qui s'esquissent. La sphère politique n'y échappera pas. Le contexte géopolitique actuel en fait une priorité. La visite de la délégation parlementaire européenne conduite par l'euro- député italien Andrea Cozzolino coprésident de la Commission parlementaire mixte «Algérie-Union européenne «, a donné l'opportunité au président du Sénat qui l'a reçu lundi de réaffirmer la position algérienne. La rencontre a permis «de passer en revue les relations politiques et économiques entre l'Algérie et l'UE et les voies et moyens des Parlements algérien et européen de les hisser et de les intégrer dans une démarche qui servira les peuples des deux rives dans le cadre du principe gagnant-gagnant», indique un communiqué de la chambre haute du Parlement. Le président du Conseil de la nation a en préambule mis en exergue «l'attachement du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, depuis son accession au pouvoir, à concrétiser ses 54 engagements électoraux, «l'amendement approfondi de la Constitution, notamment en vertu de laquelle un grand espace a été dédié aux libertés individuelles et aux droits de l'homme, sans oublier son attachement à redonner à la diplomatie algérienne la place qui lui sied, souligne les rédacteurs du document de la chambre haute du Palais Zighoud Youcef. L'évocation de la guerre de Libération nationale lui a donné l'opportunité de mettre au centre des discussions la question du droit des peuples à décider de leur destin. La glorieuse Révolution du 1er Novembre «a éclaté pour la liberté et les droits de l'homme ainsi que le droit des peuples à l'autodétermination, un principe que l'Algérie a plaidé dans les forums internationaux, comme le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination conformément à la légalité internationale et celui du peuple palestinien à établir un Etat indépendant avec El Qods pour capitale, «a souligné Salah Goudjil qui a, en ce sens, invité l'UE à assumer ses responsabilités vis-à-vis des deux causes et au dialogue franc en matière de conflits aux niveaux méditerranéen, territorial et continental. Un appel qui n'a pas occulté la question économique. «L'Algérie veille scrupuleusement à renforcer la résilience de son économie, «a-t-il indiqué, à cet effet, rappelant l'adoption par le Parlement algérien de la loi sur l'investissement qui permet aux investisseurs étrangers directs d'accéder aux marchés algériens et africains. L'occasion de sauter à pieds joints sur la problématique des relations plus équilibrées entre les deux parties. Le Parlement européen s'y prépare. «Le Parlement européen veille à renforcer, soutenir les relations entre l'Algérie et l'UE et intensifier la concertation franche autour des causes d'intérêt commun», a affirmé Andrea Cozzolino, soulignant le rôle influent de l'Algérie sur la scène internationale. L'Algérie est sans cesse citée dans les discours de nombre de dirigeants européens, au vu de la «crédibilité de ses politiques dans la région et de par le monde, étant considérée comme un partenaire fiable et actif de l'UE, notamment dans le domaine énergétique», a fait remarquer le président de la Délégation européenne pour les relations avec les pays du Maghreb. Il faut rappeler que la première session de la commission parlementaire mixte Algérie-Union européenne s'est tenue le 19 septembre au siège de l'Assemblée populaire nationale. Ses travaux coprésidés, côté algérien, par Ahmed Temamri, et Andrea Cozzolino, côté européen ont été sanctionnés par une déclaration commune. La CPM Algérie-UE «se félicite de la contribution effective de l'Algérie au rétablissement de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans la région, notamment au Sahel, ainsi que son action au sein de l'Union africaine (UA)», souligne le document qui a mis en exergue la qualité des relations entre le Parlement algérien et le Parlement européen ainsi que leur volonté de renforcer le dialogue bilatéral. La CPM a pour but de contribuer à «l'approfondissement des relations entre l'Algérie et l'UE, afin de réaliser les objectifs annoncés dans le cadre de l'Accord d'association et de mettre en oeuvre les priorités communes de partenariat articulées autour du dialogue politique, de la gouvernance...», précisent les deux parties. La tenue de la 1ère session de la commission parlementaire mixte a permis de prendre un nouveau départ pour repartir sur de bonnes bases...», a déclaré le président de l'Assemblée populaire nationale, Brahim Boughali. La Commission mixte avait débattu de questions «d'une extrême importance à l'instar des problèmes que connaît la région en Libye ainsi que le conflit entre le Maroc et le Sahara occidental, outre les répercussions de la situation en Ukraine», a fait savoir de son côté le président de la commission parlementaire mixte Algérie-UE, Andrea Cozzolino qui a été reçu par le ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab, le même jour. La coopération dans le domaine de l'énergie était au coeur de leur discussion...