L'Algérie est bien partie pour réussir sa campagne de candidature au Conseil de sécurité de l'ONU. Elle bénéficie, en effet, d'un large soutien des pays qui siègent à l'ONU. L'Union africaine (UA), la Ligue des Etats arabes et l'Organisation de la conférence islamique (OCI) ont souligné clairement et même avec enthousiasme leur volonté de voter en faveur de l'Algérie afin de lui permettre de siéger au sein de la plus haute instance onusienne. Il convient de souligner que ces trois organisations représentent une proportion importante de la communauté internationale. À titre d'illustration, il faut savoir que l'OCI est la deuxième plus importante organisation siégeant aux Nations unies. Avec ses 57 membres, elle pèse sur les décisions de l'Assemblée générale de l'ONU. L'UA, avec ses 54 membres compte également une réserve de voix importante. En plus de ces appuis déjà acquis aux causes que défend l'Algérie, il faut compter les pays de l'Amérique latine, dont plusieurs ont signifié leur soutien à la candidature de l'Algérie. La posture diplomatique de l'Algérie, et son rôle prépondérant en sa qualité d'Etat pivot lui confère ce statut d'envergure internationale. Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ramtane Lamamra, a rappelé les tenants et les aboutissants de la candidature de l'Algérie au Conseil de sécurité de l'ONU, soulignant, à ce propos, que «l'Algérie, qui compte sur le soutien des Etats membres lors des élections prévues au mois de juin prochain (qualité de membre du Conseil de sécurité), restera fidèle aux principes et aux objectifs de la Charte des Nations unies et joindra ses efforts à ceux des autres membres du Conseil, afin de donner une plus grande efficacité aux efforts internationaux visant à prévenir et à résoudre les conflits, par des moyens pacifiques, et à soutenir le rôle des organisations régionales, tout en encourageant une participation importante des femmes et des jeunes au règlement des crises et en assurant la protection nécessaire à tous les groupes vulnérables», a précisé le chef de la diplomatie algérienne. La diplomatie algérienne se base sur une approche équilibriste et souverainiste. Cette démarche trouve des soutiens à travers de nombreux pays qui font de la souveraineté et de la non-ingérence une devise qui est consolidée davantage, à l'aune des menaces et des appétits néocolonialistes. Dans ce sens, l'Algérie l'a exprimé à travers son ministre des Affaires étrangères. «Mon pays, qui célèbre cette année le 60e anniversaire du recouvrement de son indépendance nationale et poursuit résolument le processus d'édification d'une Algérie nouvelle, sous la conduite du président Abdelmadjid Tebboune, réaffirme son adhésion à ces valeurs et à ces principes et sa détermination dans la poursuite de ses efforts pour réactiver le rôle de l'action multilatérale dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales, et la réalisation d'un développement global, juste et durable», a-t-il souligné. Le multilatéralisme que soutient l'Algérie, depuis des années, commence à se frayer un chemin sur la scène internationale. La crise ukrainienne et les tiraillements qui caractérisent les relations internationales plaident pour cette voie salutaire d'un monde livré à des diktats imposés par des puissances dont la stratégie se résume à l'hégémonie et à la mainmise sur le monde et ses richesses. Bon nombre de pays partagent la position de l'Algérie, visant à asseoir les bases d'un nouvel ordre international où le monde multilatéral est le prolongement et la matrice à la fois. La candidature de l'Algérie va permettre à l'Afrique et aux pays arabes de saisir l'opportunité de jouer la carte de la stabilité et de la paix, surtout qu'un nombre important de pays du continent africain et du monde arabe connaissent des conflits et de crises politiques profondes.