Sur ce nombre, 403 cas sont des femmes. Selon un bilan établi par les services de la Gendarmerie nationale, 4148 personnes ont été victimes de violences durant le premier semestre 2006. Le rapport parvenu, hier à notre rédaction, fait ressortir que sur ce nombre, 403 femmes ont été victimes de différentes formes de violence. En ce qui concerne la nature des violences, celles-ci sont majoritairement physiques. Elles se manifestent essentiellement sous forme de coups et blessures volontaires représentant ainsi plus de la moitié (2526) du nombre total des victimes recensées dont 214 concernent les femmes. Les violences sous forme de coups et blessures volontaires sur mineur représentent 77 victimes dont 15 sont des femmes alors que les cas d'enlèvements sont au nombre de 31 dont 14 concernent les femmes. Cependant, ces chiffres ne représentent que le taux des déclarations faites auprès des services de la Gendarmerie nationale. Et même si les statistiques recensées par les autres institutions et structures, notamment la médecine légale et la justice ne sont pas encore annoncées, les chiffres officiels sont loin de refléter la réalité puisque le nombre de cas de violence non déclarés est jugé, par les spécialistes du domaine, encore plus effrayant. Force est de constater donc que la courbe est ascendante. Il faut dire que les statistiques déjà avancées renseignent clairement sur la «gravité» de cette situation aujourd'hui plus particulièrement la violence contre les femmes qui prend de plus en plus d'ampleur en Algérie. Les statistiques avancées en 2005, font ressortir que 5179 femmes ont été victimes de violences physiques, 277 autres ont subi des violences sexuelles, alors que 64 cas sont liés au harcèlement sexuel. Près de 1600 femmes sont impliquées dans des affaires de criminalité. Parmi cet effectif, a-t-il ajouté, 119 sont des mineures, dont une cinquantaine ont moins de 13 ans. Aussi, les résultats de l'enquête publiés en 2005 par l'Institut national de santé publique (Insp), réalisée sur un échantillon de 9033 femmes, démontrent que près de 55% des femmes sont violentées au sein de la famille et 5% sont violentées par leurs propres enfants. Les structures qui ont reçu le plus grand nombre de victimes sont, par ordre décroissant, les structures de santé, les commissariats, les tribunaux et les centres d'écoute. Globalement, le maximum de victimes a été enregistré dans les grandes villes: la capitale avec 10,4%, puis Constantine avec 5,0% et Oran avec 4,0%. Selon les chiffres de l'Insp, plus du tiers des femmes agressées sont célibataires. Globalement, l'enquête révèle que le lieu principal de l'agression est le domicile: environ les deux tiers des violences y sont commises, soit un taux de plus de 50%, où il est censé être un lieu de sécurité. L'étude précise que la violence conjugale est aussi omniprésente. La moitié des violences déclarées par les femmes mariées ont été commises par le mari. Il faut souligner que cette situation n'a pas laissé les pouvoirs publics sans réaction. Une stratégie nationale de lutte contre ce phénomène et des structures d'accueil, d'écoute, d'orientation et d'accompagnement des femmes en détresse ont été mises en place. Aussi, le ministère de la Justice envisage de prendre de nouvelles dispositions pour légiférer contre la violence à l'égard des femmes. Dans ce cadre, plusieurs associations ont soumis des propositions au niveau du département de Belaïz.