Objet de toutes les convoitises, l'huile de table occupe encore les devants de l'actualité. Elle est en train de devenir «l'un des produits phares» des spéculateurs et autres contrebandiers. Les dernières 24h, les services des Douanes ont saisi plus de plus de 6 000 bouteilles de 5 litres. Hier, c'est aux frontières maliennes que ce «butin» a été récupéré dans un camion qui s'apprêtait à passer la frontière. Les agents de la brigade polyvalente des Douanes de Bordj Badji Mokhtar relevant territorialement de l'inspection divisionnaire de la wilaya d'Adrar (direction régionale de Bechar), en coordination avec les éléments de l'Armée nationale populaire (ANP) lui ont tendu une souricière. Un guet-apens qui a permis de récupérer 2 800 unités de 5 litres d'huile de table. «Elles étaient destinées à la contrebande», souligne la même source. Une opération du même genre avait permis la veille de récupérer presque la même quantité d'huile au niveau de la wilaya de Djelfa. Ces trafiquants d'un nouveau genre était également à bord d'un camion chargé d'huile. La seule différence est que leur cargaison était destinée à la...spéculation. De grosses saisies qui dénotent encore une fois l'existence d'une mafia sans foi, ni loi qui n'hésite pas à se «sucrer» sur le dos des Algériens. Ils jouent avec leur sécurité alimentaire pour quelques «sous». C'est ainsi qu'ils «siphonnent» les subventions de l'Etat en faisant passer ces produits vers les pays voisins. Ne se contentant pas de ce juteux business, ils vont jusqu'à provoquer des pénuries afin de revendre ces produits rubis sur l'ongle. C'est ainsi qu'ils sont en grande partie responsables des crises chroniques d'huile qui frappent le pays ces dernières années. Comme on a pu le voir à chaque tension sur un produit, les services de sécurité mettent la main sur d'énormes cargaisons stockées illégalement. D'ailleurs, ces saisies interviennent au moment où une certaine tension touche ce produit. Il connaît un manque au niveau des commerces. Le bidon de 5 litres est même quasiment introuvable. On comprend donc mieux les raisons de ces crises qui deviennent chroniques. Surtout que les producteurs ne cessent d'affirmer que les quantités qui sortent de leurs usines sont suffisantes pour couvrir la demande nationale. Elle devrait même suffire à l'exportation vers des pays voisins, comme c'est le cas actuellement vers la Tunisie. Or, sur le marché c'est tout à fait le contraire. Les citoyens font le parcours du combattant pour trouver ce produit. Les commerçants le vendent même sous le comptoir pour leurs «clients» ou «amis». Il y a donc quelque chose qui cloche dans toute cette histoire. Les services des Douanes assurent qu'ils sont sur le qui-vive pour lutter contre ce genre de trafic. «Cela en vue de protéger l'économie nationale et lutter contre la contrebande des produits subventionnés», soutiennent -ils. «Ces opérations viennent consacrer les démarches des pouvoirs publics pour préserver la stabilité du marché interne et leur attachement à assurer un approvisionnement constant et régulier du citoyen en produits de consommation», insistent les services de la Douane. Néanmoins, malgré cela cette «mafia» continue à sévir. Ils ne semblent avoir peur de rien. Ce qui a poussé le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a criminaliser la spéculation sur les produits de base. Ceux qui se feront attraper risquent des peines de prison qui vont de 30 ans minimum jusqu'à la perpétuité. Malgré cela, ils continuent dans leur sale besogne. Il faudra donc les traquer comme de vrais criminels pour les mettre hors d'état de nuire.