L'Ecole nationale d'administration est appelée à devenir l'instrument privilégié pour leur formation. La 39e promotion des administrateurs 2002-2006, baptisée, sur initiative des énarques, du nom de la chahida de la Révolution, Hassiba Ben Bouali et placée sous le haut patronage du ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, est sortie, mardi dernier, de l'Ecole nationale d'administration. Intervenant lors de la cérémonie, le ministre délégué chargé des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, a dévoilé la stratégie adoptée par les pouvoirs publics «dans le cadre du projet de réformes des missions et des structures de l'Etat, en donnant à l'ENA, un nouveau statut et un rôle plus important à jouer, pour devenir l'instrument privilégié de la formation de gestionnaires et de cadres administratifs de haut niveau». C'est dans ce sens que l'école a déjà changé de tutelle pour être prise sous l'aile du ministère de l'Intérieur, sur instruction du président de la République, qui a décidé de mesures touchant plusieurs institutions stratégiques, à l'image de la direction générale de la Fonction publique qui a été rattachée à la présidence de la République. Ce redéploiement dans le corps de l'administration répond à un souci de redynamisation d'un secteur resté en léthargie depuis des années et source principale des aléas bureaucratiques et de corruption constatés jusque-là. En prenant en charge l'ENA, le gouvernement donne un signal fort de reprise en main de la formation du personnel appelé à prendre en main la gestion des institutions publiques. La bonne gouvernance passe, comme l'a relevé le représentant du ministre de l'Intérieur, par la formation de «commis de l'Etat imprégnés de la notion du service public». Soit des gestionnaires capables de concevoir, de réguler, et d'anticiper pour se hisser au niveau du management requis par la réalité de l'ouverture de l'Algérie sur le monde, dans le cadre de son redéploiement sur la scène internationale et de la mondialisation qui implique des échanges soutenus. L'Algérie a besoin d'une nouvelle race de gestionnaires. La sortie de la 39e promotion de l'ENA, qui a ouvert ses portes en 1964, a été aussi l'occasion pour M.Daho Ould Kablia d'annoncer que des changements dans les conditions d'accès à cette école se feront dès l'année prochaine. La licence et un concours national sont le passage exigé pour postuler à une place pédagogique à l'ENA. Ajoutant ainsi plus de prestige à une institution à la renommée régionale et internationale. Le nombre de diplômés s'élève, cette année, à 152 dont 79 filles, avec un taux de réussite de 100%. L'ENA reste fidèle à la tradition de coopération avec les pays africains en formant la 11e promotion composée de 10 étudiants, diplômés de la filière diplomatique et originaires des pays suivants: Mali, Angola, Guinée-Bissau, Guinée-équatoriale, Congo-Brazaville et Burundi. L'invitée de marque de la cérémonie a été la famille de la chahida Ben Bouali dont la soeur Mme Meouar a loué l'initiative. Très émue, elle nous dira que «Hassiba aurait sûrement aimé toutes ces étudiantes et étudiants qui ont pensé à baptiser cette promotion en son nom». Lors de son allocution d'ouverture, le directeur de l'Ecole, M.Hocine Cherhabil, avait mis l'accent sur «la réussite de la gent féminine dans toutes les filières». Les étudiantes ont, en effet, raflé les prestigieuses places de major de promo et la palme est revenue à Mlle Kasbadji Rokia, la reine de la cérémonie, qui a été élue «Major des lauréates».