Hier, à l'ENA, le ministre de l'Intérieur a insisté sur “le dialogue et la participation” comme fondement de la République. “C'est à vous qu'il revient de porter le flambeau de cette “révolution sereine”, une révolution qui vise à consolider notre démocratie et à défendre la République. Une République bâtie sur la transparence, le dialogue et la participation. Une République qui donne la priorité aux préoccupations de la plus grande majorité de nos citoyens, de ceux d'entre eux qui ont besoin de plus de sollicitude”. Ces propos ont été tenus hier par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Yazid Zerhouni, à l'Ecole nationale d'administration (ENA), à Alger, dans son discours prononcé à l'occasion de la sortie de la 40e promotion. Une promotion qui porte le nom de Mohamed Belal, wali de Tissemsilt, assassiné par des groupes terroristes à Theniet El-Had en 1999, à l'âge de 44 ans, au cours d'une visite de travail. “Le chahid Belal Mohamed est mort pour cette République et pour ses valeurs identitaires, de modernité et de justice”, a précisé le ministre d'Etat, en appelant les 153 lauréats à faire preuve de “détermination”, de “courage” et d'“engagement” pour construire la “nouvelle République”. Yazid Zerhouni a, en outre, profité de l'occasion pour réitérer la volonté de son département de “placer la ressource humaine au cœur du projet de modernisation de l'Etat et de l'administration territoriale”. Dans ce cadre, il a insisté sur la “place privilégiée” accordée, désormais, à l'approche de professionnalisation des fonctionnaires, par le biais de “l'acquisition des connaissances, des savoir-faire et des comportements”. Il a également informé des nombreuses actions menées, en vue de la reconstitution de l'appareil de formation du ministère de l'Intérieur, du montage des dispositifs de formation et de la définition de leurs contenus, ainsi que de l'élaboration des statuts particuliers des “grands corps” de l'administration publique. L'objectif, a indiqué M. Zerhouni, est de disposer à terme d'un “réseau d'établissements” qui prendrait en charge les besoins des collectivités locales, en matière de formation. Cela grâce aux centres de formation administrative affiliés à son ministère d'Oran, de Ouargla et de Béchar, qui seront renforcés prochainement par la récupération d'anciens centres de formation pour adultes (CFA) de Djelfa et de Constantine, de même que la création de l'“Ecole de la propreté de la ville” à Alger et celle de l'“Ecole des petits métiers” pour les services communaux, qui sera fonctionnelle en septembre 2007. L'intervenant est revenu sur la réforme de l'ENA, qui a revu les conditions d'accès (licence, diplôme d'ingénieur d'Etat ou diplôme équivalent), pour intégrer l'éventuelle participation des fonctionnaires en poste au concours d'accès et le réaménagement du cursus sur 3 ans, en tenant à harmoniser les programmes avec les nouvelles lois. “Toute cette réforme est centrée sur (…) leur préparation (des cadres, ndlr) à une gestion performante des affaires publiques, dans une administration rénovée”, a révélé le ministre de l'Intérieur. Sur le chapitre des dispositifs de formation, ce dernier a affirmé qu'ils concernent la formation des secrétaires généraux de commune de plus de 20 000 habitants, des cadres techniques (architectes ou ingénieurs de génie civil) affectés dans les collectivités locales. À cela vient se greffer la formation des cadres et des responsables au niveau des wilayas, daïras et communes. Quant au travail de refonte des cadres statutaires, M. Zerhouni a annoncé l'élaboration en cours de 7 projets : statuts particuliers de la DGSN, de la DGPC, de la direction des transmissions nationales et de la police communale, statut du corps des walis, statut des SG des communes et statut des personnels de l'administration territoriale. “Ce travail de codification et de réglementation de la gestion des ressources humaines est fait sur la base de l'établissement d'une nomenclature de l'ensemble des métiers”, a-t-il expliqué, rappelant que le but recherché est de permettre à l'administration territoriale de “mieux répondre aux attentes et aux exigences de nos citoyens qui, pour beaucoup d'entre eux, s'inscrivent déjà dans le XXIe siècle”. En clair, la mise en marche de “cette révolution sereine”. H. Ameyar