«Dans le cadre de la visite d'Elisabeth Borne en Algérie, je me suis entretenu avec mon homologue Brahim Merad de la mise en oeuvre du pilier ''dimension humaine et mobilité'' de la Déclaration d'Alger adoptée lors de la récente visite de travail et d'amitié d'Emmanuel Macron», a twetté Gérald Darmanin, ministre français de l'Intérieur. Les entretiens ont notamment été axés sur le troisième chapitre de la Déclaration d'Alger, relatif à la dimension humaine et mobilité (visas). Un chapitre éludé lors de la visite de deux jours à Alger de la Première ministre française Elisabeth Borne. «Le partenariat distingué et exceptionnel, auquel nous aspirons, ne doit pas se heurter à des difficultés faciles à surmonter, comme la question de l'octroi des visas», a estimé le Premier ministre Aïmene Benabderrahamne. Aussi, a-t-il incité le gouvernement français à «relancer le dialogue sur les questions liées à la circulation des personnes, l'immigration, le visa et plusieurs dossiers liés à l'histoire de l'Algérie, dont la récupération des archives». Une relance qui devrait intervenir à l'occasion de la visite attendue à Paris de Brahim Merad, ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, pour s'entretenir avec son homologue français Gérald Darmanin sur la question. Une visite à même de faire avancer les dossiers sensibles qui n'ont pas été abordés, officiellement, lors de la visite de la cheffe du gouvernement français, qui a affirmé, hier, dans un entretien à RFI, que «c'est quelque chose qui va pouvoir se régler dans les prochaines semaines». D'autant que les deux partis se sont mises d'accord pour une relance « concrète» des relations bilatérales. D'autant qu'Elisabeth Borne a fait savoir que la tenue de la 5e réunion du Comité intergouvernemental de haut niveau (Cihn), dimanche à Alger, marque «un nouveau jalon dans notre travail, une étape faite de visite et d'échanges réguliers au niveau économique, politique et technique». En effet, le principe de la visite de Brahim Merad à Paris a été acté au cours du Cihn, rapporte le site jeuneafrique.com, se référant à une source proche de Matignon qui n'a pas souhaité être identifiée. Une visite s'inscrivant en droite ligne de la volonté d'Alger et de Paris d'aplanir les divergences et d'apaiser les tensions autour de la question des visas, de la mobilité des personnes, ainsi que de la reconduction des ressortissants algériens visés par une mesure d'expulsion, souligne la même source. En attendant sa confirmation officielle, la visite de Brahim Merad à Paris sera une première depuis près de deux décennies. La dernière visite officielle d'un ministre algérien de l'Intérieur remonte à 2016. C'était du temps de Nouredine Bedoui, à l'invitation du ministre français de l'Intérieur, d'alors, Bernard Cazeneuve. Une visite pour solder les différends nés des déclarations et chiffres avancés par Gérald Darmanin relatifs aux personnes en obligation de quitter le territoire français (Oqtf). En outre, la visite de Brahim Merad à Paris devrait permettre un échange des points de vue sur les questions de sécurité d'intérêt commun pour les deux pays, dans la lignée de la réunion, inédite, des responsables des services de sécurité des deux pays, présidée par les deux chefs d'Etat algérien et français, tenue à Alger à l'occasion de la visite d'Emmanuel Macron. Si la lutte contre le terrorisme constitue la principale question pour la coopération, la lutte contre les divers réseaux, allant de la contrebande au trafic d'armes, de drogues, d'êtres humains et l'immigration clandestine, représentent d'autres défis à relever.