Pour le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, la «Déclaration d'Alger» pour la réunification des rangs signée par les 14 factions palestiniennes est «un pas positif». Le secrétaire général de l'ONU estime donc que le processus est certes engagé, mais n'est pas encore parvenu à son terme: la réconciliation intra-palestinienne. La prudence affichée par Guterres est partagée par nombre d'observateurs et d'acteurs de cette Déclaration, dont l'Algérie qui annonce son intention de poursuivre le travail d'accompagnement des Palestiniens, jusqu'à l'aboutissement de la démarche, à travers des élections qui compteront toute la classe politique palestinienne. Mais le SG de l'ONU n'en mesure pas moins l'ampleur du travail déjà accompli et salue les efforts déployés par l'Algérie et particulièrement par le président Abdelmadjid Tebboune. Un communiqué rendu public par le porte-parole du SG de l'ONU, Stéphane Dujarric, relève l'encouragement adressé aux signataires de la «Déclaration d'Alger» «à surmonter leurs divergences par le dialogue». Antonio Guterres «les exhorte à respecter les engagements inclus dans la Déclaration, y compris la tenue des élections». Soulignant «l'importance de la réconciliation palestinienne pour un Etat palestinien politiquement stable, économiquement viable, souverain et indépendant», le SG de l'ONU affirme «apprécier grandement les efforts déployés à cette fin par la République algérienne démocratique et populaire et, particulièrement, par le président Abdelmadjid Tebboune». Le secrétariat général de l'Organisation de la Coopération islamique (OCI) s'est félicité, de son côté, de la signature de la «Déclaration d'Alger». C'est un pas «important et positif sur la voie de la fin de la division et la restauration de l'unité du peuple palestinien», lit-on dans un communiqué rendu public. L'OCI a exprimé «sa considération à la République algérienne qui a parrainé et accueilli ce dialogue». l'Organisation de la Coopération islamique affirme «soutenir tous les efforts concourants à la réalisation de l'unité nationale palestinienne dans le cadre de l'Organisation de libération de Palestine (OLP), seul représentant légitime du peuple palestinien». La «Déclaration d'Alger» qui a suscité de très nombreuses réactions de par le monde a également fait réagir l'un des pays les plus proches du conflit palestino-israélien. Représenté par son ministre des Affaires étrangères qui a été reçu, hier, par Ramtane Lamamra et Abdelmadjid Tebboune, Ayman Al-Safadi, n'a évidemment pas manqué de saluer les efforts de l'Algérie. Il a qualifié la Déclaration d'Alger d'indispensable. Dans une déclaration à la presse, Al-Safadi a rappelé que pour le Royaume hachémite, la cause palestinienne est «une question centrale». De fait, La Jordanie est certainement l'un des pays arabes qui suit de plus près l'évolution de la situation politique en Palestine. De très nombreux citoyens de ce pays ont des origines palestiniennes. Aussi la fin de la division et la Réconciliation nationale, initiée à Alger, constituent pour Amman, «un impératif pour le triomphe de la cause palestinienne et la satisfaction des revendications légitimes du peuple palestinien», a affirmé le ministre jordanien. La posture, pour le moins délicate, de ce pays face aux plus vieux conflits de l'humanité, à ses frontières, n'empêche pas, dira Al-Safadi les efforts fournis par le souverain jordanien pour «la protection de la ville d'El Qods et ses symboles sacrés aussi bien musulmans que chrétiens». Une mission assez spécifique dans un contexte particulier qui voit les ultra- sionistes s'en prendre régulièrement aux symboles de l'islam dans la ville sainte d'El Qods. Le maintien du statut juridique et historique en place, de par la protection de l'identité arabo-musulmane est la «priorité pour le Royaume hachémite», assure le ministre jordanien des Affaires étrangères. La perspective de l'unité des rangs palestiniens scellée à Alger s'inscrit donc dans une logique historique que l'ONU, l'OCI et les pays voisins de la Palestine estiment très positive pour l'avènement d'une paix juste dans la région.