Parler d'équilibre du marché et de soutien des prix de l'or noir c'est inévitablement faire référence à l'Algérie. Deux événements au moins accréditent le rôle déterminant qu'elle y a joué: Le 151e Sommet de l'Opep, qui a eu lieu en décembre 2008 à Oran qualifié d'historique eu égard à l'ampleur de la baisse de la production de 2,2 millions de barils par jour qui en a découlé puis celui tenu le 28 septembre 2016 à Alger en marge du 15ème Forum international de l'Energie qui a conduit à la naissance de l'Opep+. C'est ce dernier qui a marqué les esprits et qui fera date encore pour longtemps, certainement. Il faut, en effet, rappeler que l'accord conclu le 28 septembre 2016 à Alger est le fruit de longues et ardues tractations menées tambour battant sans relâche avec une détermination et un optimisme sans commune mesure par l'Algérie qui a réussi à gommer le différend entre Riyadh et Téhéran. Ce qui n'était pas une mince affaire. Il fallait remédier au grave déficit du marché pétrolier. Parmi les principales décisions prises figurait la création d'un comité de haut niveau chargé d'élaborer un cadre de consultations entre les pays de l'Opep et les pays producteurs de pétrole non membres de l'Opep. Ces décisions «cruciales» ont conduit à la signature de l'accord de Vienne lors de la 171e réunion de la Conférence de l'Opep, le 30 novembre 2016 et de la Déclaration de coopération (DoC) historique, entre l'Opep et les pays non membres de l'Opep (l'Opep+), le 10 décembre de la même année à Vienne, en Autriche. Le rôle axial de l'Algérie parmi les Etats de l'Opep et non Opep, particulièrement après la réunion historique tenue en septembre 2016 à Alger, a été qualifiée de «jalon», de la Déclaration de coopération entre les pays membres de l'Opep et leurs alliés, par le SG de l'Opep. «Je remercie le Président et le gouvernement algériens pour le rôle historique de l'Algérie qui a contribué à sauver les marchés pétroliers de la chute, à travers l'accord de septembre 2016», a déclaré Haïtham Al Ghais qui s'est exprimé dimanche lors d'une conférence de presse animée dans le cadre de sa visite en Algérie, qui a pris fin hier. «J'ai écouté avec beaucoup de fierté les conseils du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune qui, au vu de son expérience et sa grande connaissance dans plusieurs domaines politico-économiques en sus des marchés pétroliers, a été généreux en conseils et directives», a-t-il ajouté. Le successeur du défunt Mohammed Bardinko est aussi revenu sur la dernière baisse de l'Opep+ de 2 millions de barils par jour décidée le 5 octobre dernier. «Ça ne date pas d'aujourd'hui, les décisions de l'organisation prises dans le cadre de la coopération entre les membres Opep et non Opep ont toujours été d'ordre purement économique et technique» a affirmé le secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole. À qui est adressé ce message? «Nous n'adressons des messages à personne...Notre accord est basé sur des études, des bases et des données purement techniques», a-t-il répondu. Il faut rappeler que les Etats-Unis ont vu d'un très mauvais oeil la baisse de la production de l'Opep+ de 2 millions de barils par jour. La décision de l'Opep+ la semaine dernière, sous la direction saoudienne, de réduire l'offre d'or noir, équivaut à un «soutien économique» à la Russie, grande exportatrice d'hydrocarbures, avait accusé le porte-parole du Conseil de sécurité de la Maison-Blanche John Kirby. Le SG s'inscrit en faux de cette accusation sans y avoir fait allusion. «Nous procédons au suivi du respect de la décision de baisser la production par les pays concernés afin d'aboutir à une décision qui soit au service des Etats consommateurs et producteurs de pétrole, mais également au service de l'économie mondiale» a souligné Haïtham Al Ghais rappelant qu' «à l'époque, ce sont les Etats consommateurs qui avaient demandé à l'Opep+ d'intervenir en vue de réduire la production et nous avions consenti de grands sacrifices à travers la décision de réduire la production de 10 millions de barils par jour».