La certification et la signature électroniques seront opérationnelles, à partir du 1er décembre au sein des établissements universitaires en Algérie. C'est ce qu'affirme le ministre de l'Enseignement supérieur Kamel Bidari à l'issue de la cérémonie de signature d'un accord-cadre, conjointement avec le ministère de la Poste et des Télécommunications. C'est la présidente de l'Autorité gouvernementale de certification électronique Agce, Zahia Brahimi qui prendra en charge les aspects opérationnels et pratiques pour la concrétisation de cet accord-cadre. L'objectif visé par cette approche étant de «simplifier les procédures administratives et garantir plus d'efficacité des prestations offertes au niveau des établissements d'enseignement supérieur», soulignera le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Le premier responsable de la communauté universitaire a motivé cette initiative par un souci d'assurer «la bonne gouvernance, à travers le lancement d'un plan principal visant la numérisation du secteur». Pour Karim Bibi Triki ministre de la Poste et des Télécommunications, cette démarche contribuera à «élargir l'opération de numérisation des procédures administratives et la simplification des transactions administratives à tout le secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique». Pour Triki, cet accord constitue un «jalon supplémentaire dans le domaine du renforcement de la coopération entre les deux secteurs». Dans ce cadre, le ministre de la Poste et des Télécommunications a rappelé la disposition de son secteur à répondre aux besoins exprimés par la communauté universitaire «en matière de communication, à travers la mise en place de l'infrastructure nécessaire favorisant l'innovation». Bibi Triki a fait état, dans ce cadre, de «renforcement des capacités d'accès à Internet au niveau des établissements de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique». Le lancement de cette opération intervient au moment où le gouvernement algérien tente d'accélérer les mesures relatives à l'opération de numérisation des prestations et services institutionnels. Dans ce cadre, il est important de souligner les efforts consentis par certains secteurs, qui ont accéléré la révolution numérique, à l'instar du ministère de la Justice qui oeuvre à parachever ses programmes, ou encore le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, qui a réussi un certain nombre d'opérations. En rangs dispersés, les mesures de numérisation et de digitalisation des différentes administrations sectorielles évoluent en dents de scie, en dehors d'une stratégie nationale claire de digitalisation tracée et réfléchie par le premier secteur concerné. Ces dernières semaines, le secteur de l'éducation nationale, par le biais de son premier responsable, a annoncé le lancement d'une série de programmes de numérisation des opérations de vente et d'achat des livres scolaires pour la prochaine rentrée des classes. Il y eut également le lancement d'une opération pilote de généralisation de l'enseignement scolaire par les tablettes. Une mesure pour alléger les cartables, entres autres raisons invoquées. Ils sont plusieurs secteurs ministériels à lancer, tant bien que mal, des opérations de digitalisation de services, mais le rythme de ces programmes accuse encore le pas. La transformation digitale avance toujours à pas d'escargot et dans une cohue préjudiciable. Parallèlement, le fossé numérique entre les nouvelles générations de jeunes Algériens et le paysage institutionnel demeure important et réclame des mesures adaptées et courageuses. Au moment où l'on parle de numérisation des prestations et des services, une manne financière importante échappe au fisc, à travers la floraison d'un e-commerce dans la Toile et, à travers l'ensemble des réseaux. Des activités commerciales qui échappent à tout contrôle, renforçant le marché parallèle déjà problématique. Aujourd'hui, l'impératif de la transformation digitale en Algérie doit passer par l'élaboration d'une stratégie globale et inclusive, basée sur les exemples ou modèles de programmes déjà lancés dans certains secteurs, tels que la justice ou l'intérieur, afin de tracer le cheminement indispensable. Il est également impératif de lancer une large consultation ou un dialogue efficient en direction des professionnels et opérateurs, seuls à même de permettre cette transformation digitale tant attendue.