Il exprime ses vives inquiétudes quant à l'avenir de nombre d'entreprises. Telle l'épée de Damoclès, l'ordonnance portant démantèlement des tarifs douaniers menace quelque 500.000 emplois. En effet, selon le secrétaire général de l'Ugta, il est vital de revoir les mécanismes de l'ordonnance portant démantèlement tarifaire douanier ; puisque si les quelque 500 dispositions contenues dans cette loi venaient à être appliquées, elles conduiraient d'ici à septembre prochain, à la compression de 500.000 travailleurs. Désormais, Sidi Saïd négocie un virage dangereux. Il veut parer au plus pressé: négocier, au plus serré, le démantèlement douanier qui risque, si l'on n'y prend garde, de s'avérer une vraie calamité pour des milliers de travailleurs. Ni le secteur public ni le secteur privé ne sont à l'abri de conséquences fort désastreuses qui risquent de frapper de plein fouet les entreprises algériennes qui ont encore fort à faire pour s'imposer dans le nouveau contexte économique caractérisé par l'ouverture à l'Europe. Rappelons que cette question a été abordée samedi dernier au cours d'une rencontre entre le Chef du gouvernement et une délégation du secrétariat national de l'Ugta. Les incidences du démantèlement tarifaire sur l'entreprise algérienne ont constitué le point nodal de cette réunion. Lors de cette dernière, le Chef du gouvernement aurait formulé des propositions pour que l'entreprise algérienne bénéficie d'une position plus ou moins confortable. A l'adresse des 200 membres de la CEN, Sidi Saïd a souligné que «l'Ugta n'acceptera plus que les décisions économiques et sociales se fassent sans elle». A cet égard et se défendant d'être un adepte du protectionnisme, il a expliqué qu'il s'agit aujourd'hui de mettre l'unité industrielle nationale au diapason des exigences de l'heure. La première démarche étant la mise à niveau de l'entreprise algérienne. Dans ce sens, l'organisation syndicale soumettra, au plus tard aujourd'hui, au Chef du gouvernement ses propositions sur la révision des mécanismes prévus par l'ordonnance relative au tarif douanier. Pour Sidi Saïd, qui dit: «Nous sommes prêts à faire avancer la démocratie et l'accompagner jusqu'à ce qu'elle porte ses fruits, mais sans être le pare-chocs de qui que ce soit», plaider pour l'entreprise algérienne est vital, conscient en cela que si le démantèlement douanier venait à être appliqué abruptement, nos unités seraient livrées en pâture aux géants européens. «Comment l'Eniem pourrait-elle faire face à un Moulinex?», s'interroge-t-il. Idem pour la Snvi qui, en une année, coûte plus cher tout en étant moins compétitive. L'ordonnance relative aux tarifs douaniers reste donc suspendue telle une épée de Damoclès sur quelque 500.000 employés. Par ailleurs, Sidi Saïd n'hésite pas à dénoncer «l'assassinat délibéré de l'entreprise algérienne». Arguant que Air Lib a bel et bien bénéficié de 30.000.000 d'euros de subvention pour sa survie, à titre d'exemple. Constatant que «la concertation avec le partenaire social, quand il s'agit des enjeux économiques, ne prend pas la dimension souhaitée», le patron de la Centrale a appelé ses troupes à mettre de côté les futilités et à mettre en relief l'action syndicale dure. Cette montée au créneau de l'UGTA vient donc après que l'Algérie eut paraphé, le 19 décembre dernier, l'accord d'association avec l'UE, prélude à l'instauration d'une zone de libre-échange entre notre pays et les pays européens une fois accomplies les formalités de satisfaction et épuisés les délais de grâce et les différentes étapes de mise en conformité, notamment de notre tarif douanier, avec les exigences de l'accord. Mais aussi au moment où nos entreprises restent régulièrement préoccupées par l'ampleur des changements induits par l'accord d'association avec l'Union européenne. Certes, ces dernières doivent accomplir des efforts sérieux de compétitivité pour se mettre à la hauteur des ambitions de notre politique économique et des défis de la mondialisation, selon un programme national consensuellement élaboré et mis en oeuvre. Pourtant, elles expriment, à juste titre, leurs vives inquiétudes quant à l'avenir de nombre de PME/PMI locales. Elles se préoccupent de retombées inévitables sur l'emploi, sur le niveau de chômage, du pouvoir d'achat et de la consommation. A l'origine de ces angoisses, le démantèlement des valeurs administrées, dans la suppression de la TSA et dans les réductions du taux plafond de 45 à 40% puis à 30% à partir du mois en cours à l'issue de l'ordonnance n° 01-02 du 20/08/2001.