La ministre de la Culture s'est dépêchée à son chevet aussitôt que la nouvelle de son hospitalisation a été annoncée. L'état de santé du maître de la chanson chaâbie, El Hachemi Guerrouabi, est stationnaire. Evacué en urgence, dans la matinée d'avant-hier, à l'hôpital de Zéralda, à la suite d'une attaque cardiaque, le chanteur s'est réveillé dans la matinée d'hier. C'est ce que nous a indiqué hier, M.Benselma, chargé de la communication à l'hôpital de Zéralda. En dépit de notre insistance pour le voir, l'administration de l'hôpital s'est montrée intraitable: «Pour le moment, vous ne pouvez pas le voir. Ceci est réservé uniquement aux membres de sa famille et aux personnalités officielles» a déclaré M.Benselma. Celui-ci a souligné que le chanteur «est au niveau du service de réanimation et qu'une équipe médicale, chapeautée par un professeur et aidée par deux médecins anesthésistes qui se relaient, est actuellement à son chevet. El Hadj Guerrouabi est entouré de toute l'attention nécessaire». Notre interlocuteur n'a en outre pas manqué de rappeler la visite effectuée par la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi, aussitôt que la nouvelle de l'hospitalisation du maître a été annoncée par la radio. «Elle est restée auprès de lui pendant plus d'une heure». Un geste que d'aucuns trouvent plein de gratitude envers un artiste qui a tant fait pour la promotion de la chanson algérienne. Lui dont la santé devient de plus en plus fragile, notamment ces derniers temps. Vendredi dernier déjà, notre artiste a dû être hospitalisé suite à une insuffisance respiratoire. Et depuis, son état de santé n'a cessé de se dégrader au désespoir des milliers de ses fans qui craignent de perdre celui qui, avec sa voix de rossignol et sa main agile, n'a de cesse de bercer les esprits à chacun des concerts qu'il anime et à chacune des fêtes qu'il célèbre. Aujourd'hui encore et plus que jamais, le maître est aimé, voire idolâtré par, non seulement le peuple algérien, mais par tous ceux qui, de par le monde, apprécient la musique chaâbie. D'ailleurs même si on n'est pas fan de ce genre de musique, El Hachemi Guerrouabi, rien qu'à l'écouter, n'inspire que du respect. Non pour sa notoriété, mais pour le travail d'autant plus noble et pur qu'il fait. En ce sens, on n'a qu'à évoquer les titres de ses chansons, tels que El Barah (hier), Allo, Allo, ou encore Ya el warqa. Ce sont en effet autant de chansons d'El Hadj Hachemi Guerrouabi qui restent gravées à jamais dans la mémoire de tout Algérien ayant du goût pour la musique. Aussi, il est inutile de revenir sur son parcours, ni même de parler de sa biographie, car, au demeurant, les génies n'ont pas besoin qu'on les présente. Il suffit d'écouter ses chansons pour reconnaître aussitôt la touche personnelle de l'artiste et de dire tout de suite: «Ça, c'est du Guerrouabi». Bon rétablissement, l'artiste.
