Après des mois de léthargie et un été torride à l'activité politique plate, les partis s'éveillent. Un avant-goût de ce regain d'activité a été donné par les dernières élections partielles à Béjaïa et Tizi Ouzou. Outre les indépendants qui ont raflé la mise lors de ce rendez vous électoral, le FLN, le FFS et le RND auront été les principales formations politiques à avoir participé à ces élections communales. En ce début novembre, la classe politique frémit, désormais, et l'on annonce ça et là, la tenue imminente de rassemblements partisans. Outre l'urgence de «mettre de l'ordre dans la maison» le gros des partis politiques émet d'ores et déjà des signes forts lesquels traduisent leur intention, leur volonté, de se mettre à l'heure de la Nouvelle Algérie. L'Alliance nationale républicaine bloque le week-end prochain pour tenir, deux jours durant, son congrès à Alger. L'ANR recevra alors des invités de marque, dont des personnalités et des chefs de partis politiques, et sortira avec un bilan sanctionnant l'exercice des cinq dernières années. Le FLN qui annonce quant à lui, sans livrer de date précise, la tenue prochaine de son congrès. Son secrétaire général, Abou El Fadhl Baâdji, indique que le 11e congrès sera «une opportunité de remettre de l'ordre au sein du parti afin qu'il puisse s'acquitter de son nouveau rôle». Baâdji, qui présidait l'opération de l'élection des délégués du 11e congrès, a qualifié dans une allocution à l'occasion, le congrès d' «ordinaire», mais qui «porte des défis exceptionnels et spécifiques», permettant de «remettre de l'ordre» au sein du parti, lequel est appelé à «s'acquitter convenablement de son nouveau rôle». Après le congrès, dont la date n'est pas encore fixée, «nous procéderons à une restructuration des bases militantes du pays», ajoute-t-il, rappelant que depuis qu'il a pris les rênes du parti, il a pu, «grâce à des réformes et un discours franc, redonner la parole aux militants et de renforcer la relation entre le parti et le peuple», Baâdji n'omet pas de rappeler le soutien de sa formation à l'initiative du président de la République, en l'occurrence «le rassemblement des rangs», estimant que «l'intérêt du pays était le point commun unissant l'ensemble des Algériens à même de mettre fin à tous les différends». Il salue, en outre, les conclusions du Sommet arabe tenu les 1er et 2 novembre à Alger, lesquelles se sont concrétisées par «le rassemblement des rangs arabes» grâce aux efforts initiés par le président Tebboune. Le Front des forces socialistes FFS tiendra son 6e congrès du 8 au 10 décembre prochain, selon le premier secrétaire national du parti, Youcef Aouchiche. Lors d'une conférence de presse animée au siège du parti, Aouchiche, a déclaré qu'à travers «la conférence nationale d'écoute et d'évaluation» organisée le week-end dernier par le parti, «toutes les propositions ont été recueillies afin d'être examinées lors du prochain congrès». Il a également souligné «la nécessité de continuer à faire prévaloir un discours basé sur les fondements de la défense de l'Etat et de la souveraineté nationale». Evoquant le Sommet arabe tenu à Alger les 1er et 2 novembre, Aouchiche a affirmé «l'impératif de traduire en acte toutes les décisions adoptées», Il a également exprimé «la fierté» du FFS de l'unification des factions palestiniennes sur le territoire algérien. Le MSP se place également en orbite et compte organiser son propre congrès, sans pour autant livrer une échéance précise. En arrière-plan, la future loi sur les partis politiques, si elle a fait grincer des dentes dans certains milieux, elle ne constitue nullement un écueil dans le processus en cours, lequel vise à moraliser la vie publique et à mettre fin au pouvoir de l'argent en politique. La tendance plaide clairement en faveur d'un large consensus plébiscitant une rupture avec les pratiques du passé. Finalement, ce grand come-back voulu par tous ne manquera pas d'apporter un nouveau souffle à une dynamique dont le propre consiste à apporter un smig d'entente, surtout que les enjeux politiques nationaux et internationaux le dictent, plus que jamais. À ce titre, le président de la République, M Abdelmadjid Tebboune a déjà donné le «la», en engageant franchement le destin de l'Algérie par rapport aux plus brûlantes questions géopolitiques. Dans cette marche de l'Histoire, la fresque politique nationale est appelée à se positionner et à s'assumer.