"Nous nous opposons au pouvoir et non à l'Etat national", a martelé Youcef Aouchiche, hier lors de sa conférence de presse pour expliquer le choix de son parti de prendre part aux élections locales. La participation du Front des forces socialistes (FFS) aux prochaines élections locales prévues le 27 novembre 2021 "est stratégique". Telle est la base de l'argumentaire avancé par Youcef Aouchiche, premier secrétaire national, lors d'un point de presse animé hier au siège du parti à Alger pour justifier la participation de son parti à ces joutes électorales. Le vieux parti d'opposition, qui a choisi de bouder les précédentes consultations électorales, voit en les locales une opportunité "de redonner la place qui devait être la sienne à la politique". Dans cette "stratégie", le FFS veut faire du rendez-vous du 27 novembre prochain "une halte" pour revoir de fond en comble "la gouvernance locale" afin de préserver des leviers qui permettent aux porteurs de projets politiques d'investir le champ des luttes et barrer la route "aux adeptes du statu quo", aux "corrompus", aux "aventuriers" et autres adeptes "de la chaise vide". Pour le FFS, la stratégie sur laquelle est bâti l'argumentaire de participation prend également en ligne de compte la situation générale du pays qui ne prête pas beaucoup à l'optimisme. "Nous nous opposons au pouvoir et non à l'Etat national", a martelé Youcef Aouchiche, comme pour distinguer "un discours politique" d'un populisme "en vogue" et qui tente "de mettre la pression sur la sphère politique". "Nous sommes autonomes dans la prise de position. Nos positions sont responsables et personne ne pourra dicter une quelconque démarche au FFS", a ajouté Aouchiche, soulignant que le FFS a décidé de prendre part aux prochaines locales afin "de donner un sens à la représentation locale" et d'"assister le citoyen dans ses luttes et ses espoirs". Sur un autre volet, le premier secrétaire national du FFS a indiqué qu'en référence à l'héritage historique et militant du parti, "notre positionnement contre toute atteinte à l'intégrité et à la souveraineté nationale est un principe cardinal". Dans cet ordre d'idées, il a estimé que toute velléité "de faire de la richesse linguistique et culturelle algérienne un moyen de semer la haine entre les enfants d'un peuple est vouée à l'échec". En guise d'arguments, il s'est appuyé sur les deux derniers événements tragiques, à savoir la crise de l'oxygène et les incendies en Kabylie "comme preuves de la solidarité et le la fraternité qui caractérisent les Algériens". À propos de ces deux événements, Youcef Aouchiche estime qu'une enquête "sérieuse et impartiale" est une exigence afin "de faire la lumière sur les centaines de morts pour cause du manque d'oxygène médical dans les hôpitaux", mais aussi sur "les incendies criminels qui ont endeuillé des centaines de familles". Le premier secrétaire du FFS a également demandé une enquête sur l'assassinat abject du jeune Djamel Bensmaïl, estimant que le crime "est de la responsabilité unique de ses auteurs". Il a, par ailleurs, annoncé les préparatifs pour la tenue du 56e congrès ordinaire du parti, qui pourrait intervenir après les élections locales. Concernant la situation régionale, Youcef Aouchiche a réitéré la position de son parti quant à la nécessaire construction d'un espace maghrébin des peuples, avant de dénoncer la normalisation des relations entre le Maroc et l'entité sioniste. "Il est inacceptable qu'un pays voisin offre une tribune à l'entité sioniste pour s'attaquer à notre pays", a-t-il dénoncé, qualifiant ce fait de "haute trahison".