Les autorités de la wilaya enquêtent sur l'affaire des 125 tonnes de viande congelée impropre à la consommation. Les autorités de la wilaya de Béjaïa ont décidé hier de retirer trois conteneurs de viande congelée pour les détruire dans un endroit tenu secret. Cette marchandise est restée bloquée pendant plus d'un an au port sans que les douaniers ne réussissent à statuer sur cette affaire afin que l'exportateur puisse la retirer pour la commercialisation, ce qui a conduit à son pourrissement. A présent, toutes les parties se rejettent la balle en matière de responsabilité. Ce qui a conduit le wali de Béjaïa à constituer une commission d'enquête afin de déterminer les tenants et les aboutissants de cette affaire et surtout déterminer les responsabilités des uns et des autres. Selon les explications fournies par les douanes, la marchandise en question est entrée au port de Béjaïa. La première partie a été réceptionnée le 15 mars 2005 dans deux conteneurs de 75 tonnes chacun. La 2e partie est arrivée au port le 15 août 2005. Il s'agit d'un seul conteneur de 50 tonnes. En attendant le règlement de la situation administrative et douanière, les conteneurs ont été transférés dans un endroit du port qui permettra de les alimenter en courant électrique afin de maintenir le produit en état de congélation. Mais l'insuffisance des transformateurs électriques a contraint les responsables à faire fonctionner les groupes de refroidissement par intermittence. Ce qui s'avérera par la suite inopérant car les centaines de tonnes dépérissent rapidement. Parallèlement, le différend prend forme entre l'importateur et l'exportateur sur l'origine de la viande. Le propriétaire avait refusé de fournir les informations sur son origine. La direction des douanes a entrepris alors des démarches pour renvoyer la marchandise à l'exportateur en Europe. La direction du port intervient pour exiger son dû qui se résume à la taxe de séjour de la marchandise au port, chose que ni l'exportateur ni l'importateur n'ont accepté de supporter. Les analyses biologiques effectuées font ressortir des risques pour le consommateur, ce qui a conduit à l'interdiction de sa commercialisation. En attendant les conclusions de l'enquête, il a été décidé de détruire totalement la marchandise en litige qui est, depuis un mois et demi, totalement pourrie, dégageant une odeur insupportable pour les commerçants et les voyageurs. Toute la région de l'arrière-port, qui compte aussi une station de bus, est devenue invivable tant l'odeur est omniprésente.