Désormais, la viande en provenance de l'Inde fera partie, pour la première fois, des ingrédients qu'utiliseront les Algériens pour préparer leur menu durant le mois de Ramadhan. Cette viande sera cédée entre 410 et 600 dinars le kilogramme. Le ministère de l'Agriculture a déjà délivré neuf autorisations - ou ce qu'on appelle «dérogations sanitaires» - pour l'importation de cette viande, a rapporté hier l'APS, citant le sous-directeur de la santé animale du ministère, M. Karim Boughalem. La Sotracov (Société de transformation et de conditionnement des viandes), qui importera 4 000 tonnes de viande bovine, et des importateurs privés ont réussi à décrocher ces autorisations dont cinq pour la Sotracov. Ainsi, après neuf ans de négociations, l'Inde a réussi à obtenir la certification pour l'exportation de sa viande vers l'Algérie. Pour le représentant du ministère de l'Agriculture, l'Inde a répondu à toutes les exigences sanitaires avant d'obtenir le feu vert des autorités algériennes pour introduire sa viande sur le marché national. Rassurant, M. Boughalem dira que l'octroi de la certification ne s'est effectué qu'à la suite de «visites sur place» par nos services vétérinaires dans deux Etats indiens musulmans qui se sont assurés du respect des normes sanitaires.Jusque-là, la mission du département de Benaïssa est assurée. Il reste maintenant à espérer que les importateurs poursuivront l'opération dans les normes et le respect des délais. M. Boughalem a, en effet, tenu à expliquer que les prérogatives du ministère se limitaient à l'octroi des certifications et des dérogations, l'importation effective restant l'affaire des opérateurs économiques eux-mêmes. Le responsable du ministère a, par ailleurs, indiqué que la certification d'un produit «n'est pas limitée dans la durée, mais peut être suspendue en cas d'évolution de la situation sanitaire du pays exportateur». La dérogation est, par contre, «délivrée pour une seule opération d'importation et précise le lieu d'embarquement et de débarquement, ainsi que les moyens de transport utilisé», a-t-il encore précisé. Et de rassurer, encore une fois, suite aux rumeurs qui ont circulé ces derniers temps sur la qualité de la viande importée de ce pays d'Asie qu'il n'y a aucun risque. Et ce, d'autant que les contrôles se font durant toutes les étapes. Des échantillonnages codifiés sont réalisés avant de décider de son introduction sur le territoire national. Une fois la marchandise introduite, elle est également soumise au contrôle tout au long du circuit de stockage et de distribution par les services vétérinaires de wilaya et les services de la répression des fraudes, selon le représentant du ministère de l'Agriculture. A titre indicatif, l'Algérie importe déjà de la viande fraîche et congelée d'une dizaine de pays, tels l'Australie, la Nouvelle-Zélande, l'Argentine, le Brésil, le Salvador, l'Uruguay, le Danemark, la Georgie, la France, la Belgique et l'Italie, et ce, afin de contenir la forte demande sur ce produit, caractérisant toujours l'arrivée du mois de Ramadhan. Elle va continuer à travailler avec l'Inde dans ce cadre. Le responsable de la Sotracov l'a d'ailleurs souligné : «Nous importons d'autres pays, mais nous allons continuer d'importer d'Inde du moment que c'est un marché porteur.» Il reste maintenant à attendre la réaction du consommateur. Sera-t-il réticent ou achètera-t-il cette viande ? Certes, le département de Benaïssa écarte tout risque sanitaire, mais… S. I.