Les relations entre Alger et Doha se renforcent à chaque rencontre entre les dirigeants des deux pays. La volonté de part et d'autre de promouvoir la coopération bilatérale aussi bien sur des questions politiques d'intérêt commun que sur des dossiers économiques n'est plus à démontrer. La laiterie Baladna, qui a permis au Qatar de résister à l'embargo de ses voisins du Golfe, compte investir en Algérie dans le cadre du renforcement de la coopération économique algéro-qatarie. Un communiqué de la wilaya d'El-Bayadh précise que dans le cadre du suivi continu et d'accompagnement du dossier d'investissements et en exécution des instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le wali d'El-Bayadh, Farid Mohammedi, a reçu une délégation d'experts de la société qatarie, spécialisée dans la production laitière, accompagnée des cadres du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, pour une visite d'inspection d'une ferme pilote à Bogtob. Le communiqué a indiqué que la délégation a reçu toutes les explications et clarifications nécessaires concernant la mise en place de l'immense et important projet au niveau de la wilaya d'El-Bayadh. Un projet devant être réalisé sur une superficie de 1000 hectares et créer plus de 1000 emplois directs. L'énorme investissement agricole vise à fournir du fourrage et à élever des vaches pour développer l'activité de la société mère au Qatar, d'une part, et, d'autre part, exporter du lait après que l'Algérie a atteint l'autosuffisance en lait. Dans le cas ou l'étude technique menée par les experts qataris s'avise concluante, le projet devrait démarrer au début de l'année prochaine. S'étendant sur 240 hectares au nord de Doha, la ferme laitière Baladna est née après l'embargo décrété en 2017 par une coalition d'Etats contre le Qatar, accusé de soutien aux groupes islamistes et de proximité avec l'Iran. Partie de zéro, la ferme assure aujourd'hui plus de 90% des besoins en produits laitiers frais du Qatar, après avoir importé, dans une première phase, 4000 vaches, allemandes, américaines, australiennes et hollandaises, à bord d'un avion de la compagnie aérienne Qatar Airways. Premier producteur laitier du pays et l'une des plus grandes exploitations bovines de la région, la ferme Baladna abrite, aujourd'hui, environ 24 000 vaches. C'est dire l'envergure de l'investissement. Un projet qui vient confirmer les propos du président de la République Abdelmadjid Tebboune qui avait exprimé, en juillet dernier, le «souci permanent de l'Algérie d'attirer les investissements de pays frères et amis, dont des pays arabes comme le Qatar ou l'Arabie saoudite». Un projet qui conforterait le Qatar dans sa position d'un des plus importants investisseurs arabes en Algérie. La coopération algéro-qatarie a connu ces dernières années un bond qualitatif, notamment avec la pose, le 2 novembre en cours, de la première pierre de l'hôpital algéro-qatari-allemand et dont la réception est prévue dans deux ans. Un investissement qui vient allonger la longue liste des projets qataris en Algérie ayant débuté avec la mise en place du complexe baptisé AlgerianQatar Steel (AQS), sis à Bellara (Jijel) et considéré comme le fruit d'un partenariat fructueux, qui se chiffre à 2 milliards de dollars. Entretenant de bonnes relations, Alger et Doha ont toujours examiné les moyens de renforcement de la coopération et de développement des relations économiques bilatérales. Les deux pays ont toujours exprimé leur volonté de hisser les relations économiques et commerciales au niveau des relations politiques qui les unissent. La consistance du volume des investissements qataris en Algérie dans différents domaines, notamment l'agriculture et l'agroalimentaire n'est plus à démontrer, au même titre que la politique de neutralité diplomatique de l'Algérie à l'égard des pays du Golfe dans le cadre du conflit opposant l'Arabie saoudite et ses alliés au Qatar. Dans une interview accordée à l'Agence de presse qatarie (QNA), à la veille du récent Sommet arabe, le Président a insisté sur les relations entre les deux pays, les qualifiant d'«exemplaires».