Pourquoi l'Algérie n'a-t-elle pas été invitée au G8? Que dira l'émissaire de Poutine? Quelques heures à peine après la clôture du sommet du G8 dans l'ancienne capitale des tsars, Saint Pétersbourg, que la Russie abrite pour la première fois, le président Vladimir Poutine a dépêché un émissaire à Alger auprès du président Abdelaziz Bouteflika, en la personne d'Igor Ivanov, secrétaire du conseil de sécurité à la fédération de Russie, pour une visite de deux jours. On se souvient qu'une polémique avait défrayé la chronique à Alger, avec pour toile de fond le fait que l'Algérie n'ait pas été invitée au sommet du G8, contrairement aux éditions précédentes, où M.Bouteflika, avec ses homologues du Nigéria et d'Afrique du Sud, représentait le continent africain dans le cadre de ce qu'il est convenu d'appeler le Nepad. Plusieurs hypothèses ont été émises à propos de cette non-invitation, certains la mettant au titre de la Russie, qui exprimerait ainsi sa colère sur le dossier gazier, d'autres au contraire, y voyant un consensus au sein des membres du groupe des huit, au motif que l'Algérie serait peu respectueuse des droits de l'homme. Aucune information officielle n'ayant filtré à ce propos, on ne peut que réserver son analyse, en attendant d'autres données. Reçu à l'aéroport Houari Boumediene par le ministre des Affaires étrangères Mohamed Bedjaoui, l'émissaire du président russe a déclaré à sa descente d'avion: «Le président Vladimir Poutine m'a chargé d'informer le président Abdelaziz Bouteflika des résultats du sommet du G8, qui s'est tenu à Saint Pétersbourg». M.Igor Ivanov a également mis en exergue les relations de partenariat stratégique entre l'Algérie et Russie en insistant notamment sur la tenue de rencontres et de réunions en vue de passer en revue la mise en oeuvre des accords conclus au cours de la visite du président Poutine à Alger, sans oublier les relations internationales, avec en tête la situation au Proche-Orient. «Nous valorisons hautement les relations qui lient les deux pays» ; a-t-il ajouté. Coïncidant avec l'offensive israélienne au Liban, le sommet du G8 a pris des décisions qui ressemblent à s'y méprendre à de l'attentisme, en laissant faire les missiles et les bombardements, sans savoir où cette victoire à la Pyrrhus pourrait conduire, après la destruction de tout un pays. Quand le sale boulot sera achevé, une force d'interposition onusienne interviendra pour désarmer le Hezbollah. C'est le seul moyen qui a été trouvé par les puissants du monde pour pacifier la région, qui recèle les plus grandes réserves d'énergie au monde, alors que ce qui se passe actuellement a été prévu de longue date par les stratèges et autres analystes des questions internationales. Les deux autres résolutions adoptées par le G8 concernent justement la politique énergétique mondiale, à l'aune de l'envolée des cours, et les négociations au sein de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Au chapitre bilatéral, Igor avanov aura à passer en revue avec ses homologues algériens les conséquences et le rythme de la mise en oeuvre des contrats et accords signés à Alger lors de la visite d'une journée de Vladimir Poutine. Le principal accord, qui porte sur les volets commerciaux, économiques et financiers a notamment concerné l'annulation de la dette de l'Algérie vis-à-vis de la Russie, estimée à 4,737 milliards de dollars, contractée du temps de l'Union soviétique, lorsque l'Urss était notre principal fournisseur en armement. En contrepartie de cet effacement, l'Algérie s'était engagée à acheter de l'armement militaire pour un montant presque équivalent, à savoir 4,5 milliards de dollars. Les commandes effectuées ont montré qu'à la suite de cette transaction historique, le volume total des exportations russes d'armements se chiffrerait à quelque 6,126 milliards de dollars.