Sa visite en Algérie vise à aplanir une situation confuse en matière de coopération énergétique. «Eu égard à l´importance du partenariat stratégique entre les deux pays, nous avons estimé qu´il était important d´informer nos partenaires algériens des résultats du sommet du G8» Cette déclaration de M.Igor Ivanov, envoyé spécial du président Vladimir Poutine, lors de sa visite de deux jours à Alger, traduit toute la volonté du maître du Kremlin de dissiper la brume qui a brouillé les relations bilatérales algéro-russes. Lesquelles relations sont confrontées à un sérieux malaise né de l'absence de l'Algérie au sommet du G8 qui s'est tenu la semaine écoulée, pour la première fois dans l'ancienne capitale des tsars, Saint-Pétersbourg. D'aucuns parmi les observateurs estiment qu il s'agit bel et bien d'une «anomalie» le fait que l'Algérie n'a pas été partie prenante à ce sommet placé sous le signe de la sécurité énergétique, alors que depuis quelques années, la participation de notre pays à ce rendez-vous international a été régulièrement sollicitée. Certaines sources sont allées jusqu'à expliquer l'absence de l'Algérie au dernier sommet du G8 par cette volonté mal dissimulée de la Russie de monopoliser la commercialisation des produits énergétiques, en particulier l'approvisionnement en gaz du continent européen. Continent à destination duquel l'Algérie a augmenté ses livraisons en gaz, depuis la crise énergétique survenue en février dernier, à la suite de la suspension par la Russie de ses livraisons vers l'Ukraine. C'est à ce niveau, en effet, que se situe la pomme de discorde entre l'Algérie et la Russie. Autrement dit, les relations bilatérales entre les deux pays traversent actuellement une parenthèse de tumulte sans précédent. D'où la visite surprise de l'émissaire de Poutine en Algérie, visant, pour le moins, à aplanir une situation confuse, et pour le mieux, à faire de l'Algérie un partenaire viable en matière de coopération énergétique. Une coopération que la Russie semble désormais décidée à promouvoir, à s'en tenir aux propos de son secrétaire du Conseil national de sécurité, M.Igor Ivanov qui s'est exprimé, en ce sens, mercredi au soir, à l'issue de la séance de travail qu'il l'a réuni avec le ministre des Affaires étrangères, M.Mohamed Bedjaoui. «Nous avons discuté de la question de la sécurité énergétique qui revêt une importance particulière pour les deux pays», a en effet souligné l'émissaire du maître du Kremlin. En outre, et au cours de la séance de travail qu'a abritée mercredi dernier la résidence Djenane El Mithak (Alger), les deux responsables algérien et russe ont passé en revue les relations bilatérales avant d´examiner les voies pour développer davantage une coopération stratégique et débattre des questions régionales et internationales d´intérêt commun, notamment, la situation prévalant au Moyen-Orient. Sur ce point précis, M.Bedjaoui et son hôte ont appelé à la nécessité de mettre un terme à la violence dans la région ainsi qu´à reprendre les discussions au niveau du Conseil de sécurité en vue de la relance du dialogue politique. Le responsable russe a également précisé qu´il a transmis un message écrit du président Poutine au président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, dans lequel est mentionnée la détermination du président russe à poursuivre la mise en oeuvre des accords signés lors de sa visite en Algérie en mars dernier. «La Russie et l´Algérie sont déterminées à donner une orientation réaliste aux relations stratégiques dans les différents domaines», a déclaré sur ce point M.Ivanov qui a fait part, d'une façon succincte de sa rencontre avec le chef du gouvernement M.Belkhadem.