Une simple tournée sur le terrain démontre visiblement le décalage énorme existant entre les discours officiels et la réalité. Sur un nombre total de plus de 332.000 logements lancés en 2005, 132.479 ont été livrés dont 25.834 de type logement social locatif ( LSL), 15.787 de type logement social participatif (LSP), 12.350 en location-vente, et 42.000 logements ruraux. Ces chiffres ont été communiqués par le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Mohamed Nadir Hamimid, mardi, en conseil de gouvernement consacré aux actions engagées en matière de réalisation du million de logements décidé par le président de la République. L'exposé arrête, par ailleurs, des hypothèses de l'évolution de la demande de logements à l'horizon 2014 et propose la mise en oeuvre d'un programme pour la prise en charge des besoins identifiés. Les différents discours du chef de l'Etat sur la réalisation du million de logements ont suscité d'énormes espoirs parmi les citoyens. Aujourd'hui, les pouvoirs publics veulent en finir avec l'inertie qui a prévalu dans la gestion des programmes de construction. Cependant, par un simple calcul arithmétique, on déduit selon les chifres avancés par le ministre que 199.521 unités inscrites durant l'année 2005 ne sont pas encore livrées. Un nombre qui s'ajoute naturellement à celui programmé pour l'année en cours ou durant les années précédentes et dont plusieurs chantiers ne sont toujours pas arrivés à terme si ce n'est que le lancement des travaux tarde à voir le jour. Des sommes astronomiques ont été, faut-il le souligner, dégagées pour atteindre le but fixé. Le premier responsable du secteur avance le chiffre de 100 milliards de dinars de crédits consommés en 2005, toutes opérations confondues, soit un niveau jamais atteint auparavant, selon lui. Chose qui veut dire que le problème du retard accusé dans la livraison des logements déjà lancés n'est pas d'ordre financier. Il faut dire que les autorités peinent à achever quelques milliers d'unités, toutes formules confondues, lancées pourtant depuis plusieurs années au niveau du territoire national. Une simple tournée sur le terrain démontre visiblement le décalage énorme existant entre les discours officiels et la réalité. Le non-respect des délais de réalisation est le motif évoqué à chaque fois que le dossier de la livraison des logements est soulevé. A Alger la situation n'est pas satisfaisante aussi. La capitale suscite plus d'inquiétude quant au non-respect des délais de réalisation du quota qui lui a été alloué, plus particulièrement en ce qui concerne les logements sociaux ou de type location-vente. Cette dernière, qui a séduit l'ensemble des Algériens de «la classe moyenne», n'arrive pas à trouver ses marques à cause des grands retards dans la réalisation des cités d'habitation. Le ministre Hamimid a annoncé, au début du mois de juin dernier, la livraison de 9500 logements sociaux et 9000 autres réalisés par l' l'Agence pour l'amélioration et le développement du logement (Aadl) à Alger avant la fin de l'année en cours. En janvier 2006, le directeur général de l'Aadl, M.Kheïreddine El Walid, a souligné que la totalité du programme 2001 de type location-vente, soit 20.000 logements, sera livrée au courant de cette année. Aussi, a-t-il annoncé, la réception d'une bonne partie du programme 2002 pour cette année. Néanmoins, nous sommes au septième mois de l'année 2006 et rien n'a été fait à ce jour. Chimère! A ces programmes, s'ajoutent les logements sociaux qui ne sont toujours pas distribués. C'est dire que l'Etat n'arrive pas à respecter ses engagements en la matière. Le défi reste ainsi difficile à relever.