Il est vrai que dans la wilaya de Tizi Ouzou, la plupart des secteurs, sinon la majorité, continuent d'enregistrer des retards dans leur développement, mais celui de l'habitat s'avère être le secteur où tous les records en matière de retard sont battus. Sur un nombre de 34 654 logements inscrits sous diverses formules au programme de cette wilaya, quelque 14 662 logements seulement sont portés au tableau des livraisons cumulées à la fin 2007, soit un taux de 42% du programme. Selon un document détaillé sur la situation du logement, établi par les services de la wilaya, 6 329 logements de ce programme ne sont même pas encore lancés. Dans ce rapport, il est précisé qu'en matière de logement social participatif (LSP), 1 514 logements seulement sur un programme de 9 567 ont été livrés alors que 4 059 ne sont même pas lancés. En ce qui concerne le logement social locatif, (LSL), 3 962 logements sur un programme de 8 702 sont achevés, alors que 1 450 ne sont pas encore lancés. S'agissant des logements AADL, il n'y a que les 300 logements d'Azazga qui, bien qu'avec un énorme retard, sont achevés au moment où les 1 200 autres sont encore en voie de réalisation. La situation la plus déplorable touche plutôt la formule Cnep immobilière dont seuls 360 sur un programme de 752 logements sont lancés. Au total, ce sont 13 580 logements qui sont en cours de réalisation dans toute la wilaya de Tizi Ouzou, est-il souligné dans le rapport de l'exécutif qui prévoit, à ce titre, la livraison d'au moins 2 628 logements urbains et 8 542 autres ruraux durant l'année 2008. Des chiffres qui risquent, à vrai dire, d'être revus à la baisse si l'on prend en considération la réalité du terrain. Une réalité faite d'augmentations vertigineuses des prix des matériaux de construction, particulièrement le ciment dont le sac de 500 kg est passé en quelques mois de 320 à 450 Da et le fer dont le quintal est passé au double, soit 10 000 DA au lieu de 5 000 Da d'il y a quelques mois. Des prix qui ont déjà conduit à l'arrêt de nombreux chantiers de bâtiment à travers tout le territoire de la wilaya et au ralentissement du programme de l'habitat rural qui a eu déjà toutes les peines à démarrer depuis son lancement à la fin de l'année 2005. Outre la hausse des prix des matériaux de construction, il y a lieu également de souligner que si le secteur de l'habitat accuse de tels retard dans sa réalisation, c'est aussi à cause de la bureaucratie dont ne cessent de se plaindre les promoteurs et entrepreneurs en charge de la réalisation des projets de ce secteur. Des entrepreneurs qui sont, eux aussi, en partie responsables des retards tant ils continuent, pour la plupart d'entre eux, à s'engager pour des programmes alors qu'ils ne disposent que de moyens artisanaux et, donc, à fonctionner d'une manière artisanale. SAMIR LESLOUS