Maillon central de la chaîne de production et de distribution des produits à grande consommation, les espaces frigorifiques seront soumis à un nouveau système de gestion basé essentiellement sur le contrôle et le recensement. C'est du moins ce qui ressort de l'intervention du ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig, ce jeudi devant les membres du Senat, annonçant «des mesures exceptionnelles en vue de mettre fin à la hausse des prix des fruits et légumes à travers le renforcement du contrôle des chambres froides et l'installation de cellules de veille au niveau des régions et des wilayas». Il faut dire qu'en l'absence de la maîtrise de ce palier important du processus de production, toute la chaîne risque d'être fortement compromise, en engendrant des perturbations et des fluctuation inexpliquées des prix. Les nouvelles dispositions de loi étant on ne peut plus claires sur le traitement de cette problématique, l'instauration d'un système de contrôle efficace et permanent demeure une nécessité et une condition incontournable pour réguler le marché. C'est dans cette optique que le ministre a précisé que «son secteur a mis en place un programme pour imposer le contrôle périodique et inopiné des chambres froides et installer des cellules de veille au niveau des régions et des wilayas qui seront chargées d'évaluer la situation actuelle des prix des fruits et légumes afin de mettre un terme à la spéculation pratiquée par les propriétaires des chambres». Il y a lieu de convenir que l'anarchie qui a permis a ce phénomène de prendre de l'ampleur se trouve assaillie par les dispositions radicales prises par les pouvoirs publics. Cela étant, il subsiste une résistance de la part de certains commerçants, qui risque de compromettre toute la stratégie mise en place pour un meilleur rendement, une meilleure distribution, et surtout pour la stabilité des prix. À ce titre, Rezig a affirmé que son secteur oeuvre constamment à «lutter contre les pratiques commerciales déloyales et intervenir en toute rigueur au niveau des marchés de gros et de détail, des chambres froides et d'autres espaces commerciaux. Des mesures juridiques sont prises à l'encontre des commerçants qui ne respectent pas les prix de référence et augmentent leurs prix sans motif, dont la saisie des marchandises et la fermeture administrative des commerces». De la même importance, le ministre est revenu sur l'importance du recensement, à travers le système d'information de gestion de ces espaces, faisant état de 7.554 espaces de stockage de différents produits, d'une capacité globale de plus de 13 millions de mètres cubes . Cependant, en dépit de ces capacités, le déficit en la matière étant estimé à près de 3 millions de mètres cubes, toute la problématique réside dans la nécessité de trouver un équilibre entre les effets de contrôle et gestion, et le développement de cette filière. Il va sans dire, que la maîtrise des prix demeure une priorité, qui ne devrait pas, cependant, affecter l'importance de la disponibilité, Par ailleurs, Rezig a insisté sur «le droit pour les agriculteurs de vendre leur production agricole sur les marchés de gros et de vendre au détail directement aux citoyens sans autorisation. Les grossistes de fruits et légumes et les détaillants sont tenus de présenter les factures de vente».