Les appels à l'aide se sont avérés vains, en raison du problème de l'acheminement des convois humanitaires. La situation humanitaire, dans le Sud-Liban vire à la catastrophe. Face à l'impuissance de la Ligue arabe et le silence complice de la communauté internationale, la machine de guerre israélienne ne fait pas dans le détail. Plus d'un demi-million de déplacés, plus de 300 morts et des milliers de blessés sont enregistrés depuis le début, il y a dix jours, de l'agression israélienne contre le Liban. Manque d'approvisionnement, enfants mal nourris, des routes bloquées ou détruites et un demi-million de déplacés offrent le tableau lugubre d'un désastre humanitaire en cours au Liban. De nouveaux appels à l'aide humanitaire, couplés de nouveaux avertissements contre une «catastrophe», se sont succédé jeudi faisant suite aux déclarations de responsables libanais sur des «villages assiégés» et alors que les avions militaires israéliens poursuivaient leurs bombardements meurtriers. Cependant, les appels à l'aide humanitaire se sont avérés vains, en raison de l'insurmontable problème de l'acheminement des convois humanitaires vers les régions sinistrées, les Israéliens ayant détruit les routes et prenant les camions pour cible. Un génocide à huis clos qui ne semble pas préoccuper outre mesure les grandes puissances, qui, au contraire, suggèrent à Israël de redoubler de férocité, sous couvert de la «lutte internationale contre le terrorisme». Pourtant le terrorisme d'Etat pratiqué par Israël, faisant fi de la légalité internationale, appelle à une condamnation unanime et à une résolution ferme de la part de l'ONU, qui s'est contenté de proposer, par le biais de son secrétaire général Kofi Annan un plan de sortie de crise, consistant à libérer les deux soldats israéliens et le retrait du Hezbollah du Sud-Liban. Avec la fermeture de l'aéroport de Beyrouth, le blocus maritime ainsi que la destruction des voies terrestres, la mission des organisations humanitaires devient quasi impossible. Même si la commission européenne s'est engagée à doubler sa contribution et à fournir une aide humanitaire d'une valeur de 12,6 millions de dollars. Pour sa part, l'Unicef a alloué 7,5 millions dollars pour acheminer de l'aide au Liban. L'Agence de l'ONU pour les réfugiés affirme préparer une opération d'un coût de plusieurs millions de dollars pour aider les centaines de milliers de déplacés. Une situation qui a amené le président français Jacques Chirac à appeler à l'ouverture de corridors humanitaires. Il a, dans ce cadre, dépêché au Liban son ministre des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy. L'Algérie a dépêché une équipe médicale de 16 personnes vers la Syrie pour aider les victimes et la France a dépêché un premier avion cargo chargé de médicaments, d'équipement chirurgical, d'unités de purification d'eau, de lait en poudre et de 40 générateurs de courant. Par ailleurs, l'attitude d'Israël consistant à bloquer l'acheminement des vivres et des médicaments a été dénoncée par certaines ONG internationales, dont Human Rights Watch qui a demandé à Israël d'assurer le passage de convois humanitaires et a souligné de «graves pénuries de nourriture et de médicaments». HRW affirme que plusieurs villes proches de la frontière israélo-libanaise ressentent «un besoin urgent en approvisionnement». Dans certains villages la tragédie s'est déjà installée. Le coordonnateur des secours d'urgence de l'Onu, Jan Egeland, a mis en garde contre «une catastrophe humanitaire» au Liban, affirmant que la situation s'aggravait «d'heure en heure». M.Egeland a estimé que 30% des quelque 500.000 personnes déjà déplacées étaient des enfants. «C'est un exemple de la façon dont cette guerre atteint les civils plus que les soldats. La loi internationale prévoit que les civils doivent être épargnés et cela doit cesser», a-t-il insisté. Parallèlement, des milliers d'étrangers et de Libanais continuent de fuir le Liban dans des opérations d'évacuation massive organisées par les gouvernements. L'administration américaine a permis à environ 3850 Américains de quitter le Liban depuis dimanche. Londres a déjà évacué 2800 Britanniques. Enfin, dans la bande de Ghaza, l'armée a poursuivi son offensive pour retrouver un soldat enlevé fin juin, dans laquelle quatre Palestiniens ont été tués portant le bilan de plus de quatre semaines d'opérations militaires à plus de 100 morts.