Depuis l'instauration du résidanat en immunologie en 1980, 60 spécialistes (Dems) seulement ont été formés. L'impératif de la formation en immunologie au niveau de la 2e post-graduation (doctorat) qui sera sanctionnée par un diplôme d'enseignement en sciences médicales (Desm) a été mis en exergue par des immunologues. «Il faut développer les postes de graduation de niveau 4 (doctorat) en immunologie pour pouvoir ouvrir des services d'immunologie dans les Centres hospitalo-universitaires (CHU)», ont-ils affirmé, hier, lors d'une rencontre des chercheurs en immunologie tenue au siège de l'Institut Pasteur d'Alger. Cette rencontre a été organisée en présence de la ministre déléguée chargée de la Recherche scientifique, Mme Souad Bendjaballah et le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M.Amar Tou. Parent pauvre du cursus universitaire de médecine, l'immunologie a été, des décennies durant, une discipline «méconnue» et «négligée», relèvent les immunologues. Ils expliquent ce désintéressement pour cette discipline «très prisée» dans les pays développés par l'absence de services d'accueil, le manque de moyens et l'absence de recrutement de spécialistes en immunologie dans les laboratoires. Depuis l'instauration du résidanat en immunologie en 1980, il n'a été formé dans les universités que quelque 60 spécialistes Dems (diplôme d'enseignement médical spécialisé) en immunologie. Outre le nombre très faible d'immunologues exerçant dans les CHU, les chercheurs ont, par ailleurs, mis l'indexe sur le taux important de déperdition. «Les immunologues préfèrent aller travailler dans le privé ou exercer une autre profession», ont confié certains chercheurs. Abordant les perspectives de la recherche en immunologie, le professeur Abadi, directeur du laboratoire d'immunologie de l'IPA, a estimé que le choix des projets de recherche doit respecter deux facteurs, à savoir son impact sur la santé publique et leur prise en charge par des centres de recherche internationaux afin de bénéficier des compétences scientifiques et de possibilités de financement. Il a proposé, dans ce sens, quatre axes de recherche: les infections, les maladies inflammatoires chroniques, le cancer et les allergies. De son côté, Mme Souad Bendjaballah a plaidé pour la mise en place d'un réseau en immunologie pluridisciplinaire, en vue de l'élaboration du programme national de recherche dans cette spécialité.