Le FBI a conclu que ce dernier n'a aucune liaison avec le terrorisme. Benemar Benetta, un ex- lieutenant de l'armée de l'air algérienne, a été libéré la semaine dernière après cinq années de détention dans les geôles américaines, a rapporté l'agence d'information AP citant Catherine Amirfar, l'avocate du détenu. Le militaire algérien âgé de 32 ans a été incarcéré dans une prison new-yorkaise. Selon son avocate, il a été le dernier des détenus restés en détention préventive dans les prisons américaines. Actuellement, Benemar Benetta, se trouve en Ontario, au Canada, demandeur d'asile politique. Etant déserteur de l'armée algérienne, Benemar Benetta redoute une expulsion en Algérie. «Dans sa demande d'asile politique il a avancé l'argument de la torture en Algérie car il a été déserteur de l'armée», a indiqué l'agence AP. «Les responsables de la justice américaine ont consenti à libérer Benatta après que le bureau du Consulat général canadien à Buffalo lui a accordé la résidence provisoire», a rapporté le quotidien américain Washington Post qui a été le premier à avoir annoncé la libération de l'ex-lieutenant de l'armée algérienne. Ce journal a rapporté également que le FBI a conclu que l'Algérien n'a aucune liaison avec le terrorisme «quelques mois après son arrestation». Mais sa détention, souligne le Washington Post, a été prolongée pour un autre chef d'inculpation: M.Benetta a été accusé de porter une fausse identité. M.Benetta a été arrêté lors d'une rafle aveugle à New York en 2001. Après les attentats du 11 septembre contre les tours jumelles du World Trade Center (WTC), les agents du FBI ont procédé à des arrestations tous azimuts. Près de 1200 personnes surtout des Arabes et des musulmans ont été alors arrêtés comme suspects ou témoins dans l'enquête menée après ces attaques terroristes. Selon un rapport des services de la justice US, des centaines de ressortissants non-américains arrêtés lors des opérations de police de l'après-11 septembre ont été privés de leurs droits fondamentaux. La plupart des détenus étaient des musulmans originaires de pays du Moyen-Orient, d'Afrique ou d'Asie du Sud. Le fait a été déjà relevé par Amnesty International dans son rapport de l'année 2003. Le document de 198 pages s'attarde sur les dossiers de 762 détenus pour violation des lois sur l'immigration; arrêtés lors de la phase initiale de l'enquête du FBI sur les attentats du 11 septembre, la plupart d'entre eux ont, depuis, été expulsés. Aucun n'était accusé de liens avec le terrorisme. Le militaire algérien, qui se trouvait en exil aux Etats-Unis, a été pris dans les mailles de cette rafle après un séjour de six mois sans papiers, en traversant la frontière américaine près de Buffalo, allant vers le Canada à la recherche d'une terre d'exil. Le contexte de son arrestation a coïncidé avec une suspicion particulière en Amérique du Nord envers tout ce qui est arabe. Etant musulman, ayant une expérience dans l'aviation, il rassemble ainsi, aux yeux des services de sécurité canadiens, tous les indices pour être un terroriste potentiel. C'est ainsi qu'il a été extradé à la demande des autorités américaines. Il passera alors six mois dans une cellule à la prison fédérale à Brooklyn et dans des conditions très dures. La réaction de l'administration Bush, au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, ne finit pas de livrer chaque jour les dérapages des services de sécurité US. L'exemple le plus spectaculaire a été celui du pilote algérien Lotfi Raïssi, accusé de faire partie des pirates de l'air qui ont fait exploser les avions sur le WTC et le Pentagone.