Lauréate du Grand prix du roman «Assia Djebar», en 2019, l'écrivaine Lynda Chouiten vient d'être traduite en langue italienne. Ce n'est pas son roman «Une valse» qui a fait l'objet de la traduction mais son tout dernier livre intitulé: «Des rêves à leur portée», paru aux Editions «Casbah» d'Alger. Comment est née l'idée de traduire ce recueil de nouvelles? L'auteure nous explique qu'en juin 2021, M. Ridha Khlil Bourkhis, professeur tunisien de littérature (aujourd'hui à la retraite) l'a contactée pour lui dire qu'une amie italienne voulait traduire un roman d'une écrivaine algérienne francophone. «Il a alors proposé que cette écrivaine soit moi, et il m'a mis en contact avec la traductrice, Maria Teresa Fiore», nous, romancière Lynda Chouiten. Cette dernière précise qu'elle a envoyé, à la traductrice italienne, son roman «Une Valse». C'était ce livre-là qu'elle voulait traduire au départ: elle a beaucoup aimé le roman et était particulièrement sensible au fait qu'il traite, entre autres, de la condition féminine, «qui est aussi l'un de ses combats à elle». Elle a donc commencé à travailler dessus. Mais, explique notre interlocutrice, «quand mes nouvelles, ''Des Rêves à leur portée'', ont été publiées, j'ai préféré commencer par ce livre-là, qui était ''tout frais'', pour ainsi dire, avant de revenir à ''Une Valse''. Mais tous mes ouvrages de fiction l'intéressent et elle voudrait traduire non seulement ''Une Valse'', mais aussi ''Le Roman des Pôv'Cheveux''», conclut Lynda Chouiten. Huit mois plus tard, la traduction des nouvelles est terminée et la traductrice a obtenu un accord de principe de la part d'un éditeur italien pour la publication du recueil de nouvelles. Il y a lieu de rappeler que Lynda Chouiten est une auteure de la wilaya de Tizi Ouzou et professeure d'anglais à l'université de Boumerdès. Elle a obtenu son doctorat en littérature à Galway grâce à une bourse obtenue du gouvernement irlandais. De son côté, la traductrice italienne Maria Teresa Fiore est enseignante de langue et civilisation françaises dans son pays d'origine. Elle a enseigné l'italien pendant cinq années en France (à Lille et à Lyon) après avoir obtenu un mandat du ministère des Affaires étrangères. Rentrée en Italie, elle a obtenu à l'université de Grenoble le diplôme d'interprétariat et traduction. Elle a toujours aimé la traduction littéraire. Elle a, d'ailleurs, traduit du français vers l'italien beaucoup de romans et d'essais. C'est le cas de «La Grande festa» de l'écrivaine et cinéaste française d'origine algérienne Karin Albou, le roman de jeunesse de l'écrivain tunisien Ridha Bourkhis «Un ritorno al paese del buon Dio». En plus de la littérature, elle s'intéresse également à la défense des droits des femmes, droits niés encore, aujourd'hui, dans plusieurs pays du monde.