La cueillette des olives pour la saison 2022, a été lancée depuis plus d'un mois pour la wilaya de Bouira, c'était le jour même de la célébration de la Journée mondiale de l'olivier, soit le 26 novembre écoulé, mais il est largement constaté que la majorité des fellahs n'a pas encore entamé la cueillette «les olives ne sont pas encore mûres, les oliviers ont soif» laissent-t-ils entendre». En effet, la saison oléicole cette année n'est pas réconfortante. Pour rappel, le jour du lancement de cette campagne de cueillette, la directrice des services agricoles a avancé le chiffre de cinq millions de litres d'huile d'olive à récolter cette année. Hélas, la réalité serait nettement en-deçà de cette quantité affirme Arezki Toudert, le président du comité national de la filière oléicole de Bouira «nous sommes pessimistes par rapport à la récolte oléicole cette année»a-t-il déclaré. Le même oléiculteur révèle que le stress hydrique a bien impacté les vergers oléicoles, et que les moyens d'irrigation mis en service n'ont pu satisfaire l'immense superficie oléicole de la wilaya de Bouira, notamment la région est, pourtant connue par son rendement important et dont la qualité d'huile concurrence les huiles du monde et le plus souvent elle atteint les premières places du podium. Pour rappel, par exemple, l'huile d'olive de M'Chédallah a depuis les années trente, durant l'époque coloniale, pu se classer aux premières places du podium des choix des huiles. Aussi, ces dernières années, trois huileries de la daïra de M'Chédallah ont pu être primées dans différentes manifestations internationales avec une huile extra vierge de qualité supérieure. Les fellahs de cette même région appellent les autorités compétentes à intervenir rapidement pour sauver les vergers oléicoles d'un probable tarissement dû au stress hydrique et qui engendrerait aussi des maladies d'oliviers à cause de la déshydratation. Selon Arezki Toudert, les oliveraies de la daïra de M Chédallah et d'El Asnam, seraient déjà atteintes par la mouche d'olive, et ceux de Lakhdaria et Zberber sont impactées par une autre maladie contagieuse qu'il faut combattre dans les meilleurs délais. S'agissant de l'irrigation, on rappelle que les barrages de la région ouest de Bouira ne desservent plus l'irrigation à cause de leurs débits qui sont aux plus bas niveaux «on a suspendu momentanément l'irrigation à partir des barrages pour pouvoir alimenter les populations en eau potable» expliquait le directeur des ressources en eau lors de sesinterventions, par ailleurs «des autorisations de réalisations de forages sont délivrées quand cela est jugé nécessaire» affirme- t-il. Quant à la région est, des efforts sont fournis pour connecter le barrage de Tilezdit et d'El Asnam, qui est assez réconfortant, étant rempli à environ soixante pour cent de son volume global, au barrage de Tichihaf d'Akou, dans la wilaya de Béjaïa. Cette interconnexion a permis de sauver un tant soit peu les oliveraies de M'Chédallah, El Asnam et de la Soummam, même si la mise en service était quelque peu tardive, mais elle a pu être utile. Enfin, la wilaya de Bouira est en mesure de se classer parmi les wilayas les plus grandes productrices d'huile d'olive, ce sont, pas moins de 37000 hectares d'oliviers dont 28000 arbustes déjà en production, dans les différentes oliveraies. Et aussi, faut-il rappeler la qualité d'huile de cette région,laquelle est distinguée par les meilleures caractéristiques organoleptiques. Bouira pourra produire plus et pourra également franchir le marché international. Il existe déjà des oléiculteurs qui ont tenté l'aventure de l'exportation et affirment que ça pourra mieux marcher pour eux, si certains soucis leurs seront épargnés. L'exportation de l'huile, c'est justement le sujet sur lequel nous reviendrons durant les prochaines éditions