Dans une ambiance de carnaval, des milliers de partisans de Lula affluaient dimanche matin vers l'esplanade des ministères de Brasilia pour voir de près l'investiture du président élu de gauche, rêvant d'être «heureux à nouveau». Le nouveau président du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva s'est engagé «à reconstruire le pays avec le peuple brésilien», dans un discours au ton ferme devant le Congrès lors de son intronisation, fustigeant le bilan «désastreux» de Jair Bolsonaro. Celui-ci a quitté deux jours plus tôt le Brésil pour se réfugier aux Etats-Unis. L'icône de la gauche a accusé son prédécesseur d'extrême droite d'avoir «épuisé les ressources de la santé, démantelé l'éducation, la culture, la science et la technologie et détruit la protection de l'environnement».Il a assuré en outre que son pays, grande puissance agricole, n'avait «pas besoin de déboiser» pour soutenir son agriculture. «Nous allons pouvoir vivre sans abattre des arbres, sans brûler» des forêts, a-t-il assuré, rappelant son objectif de «déforestation zéro en Amazonie», alors que la communauté internationale attend de lui des gestes forts. À la fin de son discours, une partie du Congrès a ovationné Lula, vêtu d'un costume et d'une cravate bleus, aux cris de «Lula, guerrier du peuple brésilien!». À 77 ans, il a été investi pour un troisième mandat à la tête du grand pays émergent de 215 millions d'habitants dans la capitale Brasilia envahie par une marée humaine, 12 ans après avoir quitté le pouvoir à l'issue de deux mandats (2003-2010). Le retour de Lula au Palais du Planalto signe un come-back remarquable pour celui qui a connu la prison, il y a seulement quatre ans, après avoir été accusé de corruption. Une minute de silence a été observée au Congrès en hommage à la légende brésilienne du football, Pelé, décédé jeudi, et au pape Benoît XVI, mort samedi, juste avant l'intronisation de Lula et de son vice-président de centre droit, Geraldo Alckmin. Présent à cette investiture en qualité de représentant personnel du président Abdelmadjid Tebboune, le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Brahim Boughali, a rencontré plusieurs responsables africains dans la capitale brésilienne, Brasilia, à la veille de sa participation à la cérémonie d'investiture du nouveau président brésilien, Lula Da Silva, selon un communiqué de l'Assemblée. Reçu par le président de l'Angola, Joao Louronço, il a salué les relations historiques entre les deux peuples et plaidé en faveur de leur renforcement dans tous les domaines, Boughali s'est entretenu ensuite avec le Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga à qui il a transmis les salutations de son homologue, Aïmene Benabderrahmane. Le président de l'APN a également félicité Maïga à l'occasion de la reprise de ses fonctions et son rétablissement, arguant que «le Mali a besoin de son expérience et de sa compétence en la conjoncture actuelle». À cette occasion, Boughali a réaffirmé «le soutien indéfectible de l'Algérie à l'application de l'accord de paix et de réconciliation issu du processus d'Alger et son attachement à l'unité et l'intégrité territoriale de ce pays voisin et frère». Maïga a pour sa part salué «les relations de confiance unissant les deux pays et peuples», habilitant l'Algérie «à assumer la médiation dans le règlement de la crise au nord du Mali». Il s'est dit convaincu que les relations bilatérales vont se développer davantage mues par «une volonté ancrée chez l'Etat et le peuple maliens». Il a assuré «la poursuite du dialogue avec les parties signataires de l'accord de 2015», affirmant que ledit accord «permettra de dépasser toutes les interprétations que certains tentent d'exploiter pour semer la zizanie entre le gouvernement et ses citoyens au nord». Boughali a aussi rencontré le MAE zimbabwéen, Frederick Shava avec lequel il a évoqué «les moyens de développer les relations bilatérales, notamment dans les domaines d'intérêt commun». L'entretien a permis aux deux parties de mettre en avant «l'importance de la concertation et de la coopération pour renforcer le processus de paix et de sécurité, et le développement au mieux des intérêts des peuples d'Afrique».