108 milliards de centimes seraient la somme récoltée au profit des sinistrés des inondations du 10 novembre. Du moins c'est ce qu'ont annoncé, tambour battant, les médias lourds. Or, voilà que M. Ould Abbès, ministre de l'Action sociale et de la Solidarité nationale, déclare à L'Expression que moins de la moitié de ce chiffre existe réellement dans les caisses. Idem pour le précédent téléthon où 67 milliards étaient annoncés alors que la collecte réelle faisait état de 32 milliards seulement. C'est-à-dire moins de la moitié à laquelle il a fallu un apport gouvernemental de 4,5 milliards pour mener à bien l'action de solidarité. Ces chiffres fallacieux sont «le produit de promesses publicitaires à la radio et à la télévision qui sont indécentes, immorales et amorales», estime M.Ould Abbès. Ce dernier, en tant que citoyen, «souhaite d'ailleurs rendre publics les noms des faux donateurs». «En tant que citoyen, je souhaite que ces faux dévots qui se font une publicité sur la détresse des gens, soient un jour dénoncés.» En effet, M.Ould Abbès s'insurge contre de tels comportements anticitoyens qui ne font qu'aggraver la fracture entre l'Etat et la société, certains journaux n'hésitant pas à afficher certains titres tendancieux du genre: «Où est passé l'argent du Téléthon?». Notre interlocuteur affirme qu'il y a des comptes bancaires où est domicilié l'argent et quiconque peut demander des comptes aux comités Téléthon. Il ajoute qu'il a un rapport moral et financier détaillé du Téléthon 1992 (Aïn Témouchent), tout achat y est enregistré avec l'identité du fournisseur et que l'Etat est là pour protéger l'argent du citoyen. Usant de sa puissance régalienne, M.Ould Abbès rend ainsi hommage au Président de la République qui prend l'initiative de clarifier toute la situation du Téléthon. Tout en rappelant que c'est l'ANP qui, en 24 mois, a construit l'établissement (projet Diar Errahma) de Birkhadem, opérationnel depuis 1997 et celui de Djebel El-Ouahch à Constantine. En dépit de beaucoup de lenteurs, «la transparence qui doit accompagner ces opérations» permettra-t-elle un jour de juger ces «faux- monnayeurs»?