La question salariale piétine tout comme celle des indemnités. L'état d'avancement des négociations sur la convention de branche et plus précisément le volet salarial du secteur de la métallurgie a été examiné lors d'une session extraordinaire tenue dernièrement par le secrétariat de la Fédération nationale des travailleurs de la métallurgie, mécanique, électrique et électronique (Fntmmee). Elargie au syndicat d'entreprise du groupe Snvi, la Fédération «constate avec amertume le refus par les SGP» d'une quelconque proposition à même de répondre un tant soit peu à la plate-forme de revendications ayant trait, notamment aux indemnités et aux salaires. Aussi, la Fédération s'insurge contre l'attitude «négative» des SGP qui ne répondent pas aux aspirations légitimes des métallos. Elle dénonce les lenteurs des négociations et «le déni de reconnaître la réalité de la situation sociale des travailleurs de la fédération, notamment l'indemnité retraite». Devant cette situation jugée «grave», la Fédération appelle à une conférence des syndicalistes du secteur, la seconde semaine de septembre 2006, afin d'arrêter les actions à mener et lance un appel à la mobilisation pour la rentrée sociale. L'accord, signé fin avril, pour relancer les négociations autour des conventions collectives de branche, avait été, rappelons-le, bien accueilli par les différents acteurs (patronat, syndicats, gouvernement). Selon une union patronale, cet accord devait permettre «de cadrer le débat autour du salaire et de le libérer des réflexions subjectives». L'actualisation des conventions de branche, qui disposait fin avril d'un délai de 3 mois pour se faire, est devenue impérative pour être relancée à la faveur de cet accord signé en présence du chef du gouvernement, de l'Ugta et des SGP. «Beaucoup d'aspects ont évolué en économie et les secteurs privé et public sont astreints à épouser ce dynamisme» avait-on alors estimé. Ces conventions ont pour mission d'assainir les conditions de travail dans le secteur privé. Les négociations sur les conventions de branche avaient, on peut le dire, dépolitisé la question des salaires dont l'augmentation était «acquise» selon le patron de l'Ugta Sidi-Saïd. La question des salaires reste cependant très complexe, avait estimé un représentant du patronat qui avait déclaré: «Il ne suffit pas d'avoir 70 milliards de dollars de réserves de change pour justifier une telle augmentation aussi légitime soit-elle». Pour le patronat, ces conventions permettront de concilier les intérêts de l'entreprise et ceux des travailleurs. Il insiste sur le fait que ces négociations ne concernent pas uniquement le volet salarial, «les objectifs recherchés concernent aussi la préservation des postes d'emploi». Il faut noter également que l'esprit des conventions de branche obéit aux conditions tracées par le président de la République pour l'augmentation des salaires, à savoir la productivité, la croissance et l'inflation et, seuls les paramètres économiques peuvent définir la politique des salaires.