Cette décision a été prise conformément aux directives de la tripartite des 2 et 3 décembre dernier. L'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) vient de donner son feu vert à toutes ses fédérations pour entamer de manière officielle les négociations entre les employeurs et les représentants des travailleurs sur la révision des conventions de branches dans le secteur économique public et des conventions collectives “cadres” du secteur privé. Après une dizaine de jours, la centrale syndicale emboîte ainsi le pas au ministre Tayeb Louh, qui a déjà annoncé la même décision au cours d'une rencontre qu'il l'a regroupé avec Abdelmadjid Sidi-Saïd et le patronat. Cette résolution, faut-il le souligner, a été mise en application, conformément aux directives de la tripartite des 2 et 3 décembre dernier. Le secrétaire général de la centrale a accordé de ce fait un délai de six mois aux 24 fédérations pour achever les négociations sur les augmentations salariales avec les partenaires concernés. “Vous avez un timing de six mois pour achever les négociations salariales avec les partenaires concernés. Mais si vous pouvez raccourcir ce délai, il sera bénéfique pour le travailleur”, a-t-il affirmé lors d'une rencontre hier avec les fédérations nationales du secteur économique. À ce propos, le patron de la centrale syndicale a indiqué que “plus de un million de travailleurs du secteur public et près de 400 000 autres relevant du secteur privé sont concernés par les majorations salariales”. Il a tenu à préciser qu'outre les 22 fédérations du secteur public économique, l'Union de la wilaya d'Alger et la Fédération nationale des journalistes algériens (FNJA) sont toutes chargées d'intervenir dans les augmentations des salaires. La nouveauté, pour cette opération, est l'implication de la FNJA qui, souligne M. Sidi-Saïd, “est à sa première réunion et sera chargée également de négocier l'augmentation salariale des journalistes des secteurs public et privé”. La structure chargée de négocier les salaires des journalistes de l'APS, de l'ENTV et de l'ENRS est, selon lui, la fédération de l'enseignement supérieur, de la culture et de l'information et des imprimeries. Il faut noter que le secrétariat national a désigné, soulignera le SG de l'UGTA, trois de ses membres pour suivre les négociations des fédérations, tandis que deux autres ont été mandatés pour suivre les négociations au sein du patronat. Il a, en outre, relevé la “nécessité de reconsidérer les branches de certains secteurs si cela est nécessaire”. M. Sidi-Saïd dira à ce propos, à l'adresse des représentants des fédérations : “À vous de voir si nous pouvons reconsidérer certaines branches, sans oublier que le code du travail sera le ciment qui régit le monde social et partenarial.” Cette décision de la tripartite s'insère, faut-il le préciser, dans le sillage des principes du pacte national économique et social en matière d'adaptation des salaires à l'évolution du pouvoir d'achat, mais aussi au niveau des performances de l'entreprise, aux plans financier et de la productivité. Ce facteur indispensable, cette condition sine qua non ont fait réagir Sidi-Saïd. “même si nous cherchons à augmenter les revenus des travailleurs, nous devons penser également à la santé de l'entreprise et à la pérennité de l'emploi.” Et d'ajouter : “il y a des principes sur lesquels il ne peut y avoir de négociations.” L'objectif pour Tayeb Louh, à travers cette action d'envergure, c'est d'aller vers un système de rémunération incitatif sur la base de la donne économique de l'entreprise, en définitive. Il a, en effet, mis l'accent sur le fait qu'une entreprise ne peut aboutir à un consensus en dehors du dialogue consacré par la législation du travail et balisé par la tripartite en tant qu'instrument de veille sur la stabilité sociale. Abordant la démarche à suivre pour la concrétisation de cette activité, le SG de l'UGTA a évoqué un programme de réunions périodiques qui se tiendront tous les 15 jours afin d'évaluer le niveau d'avancement des négociations. Mieux, un compte rendu sera régulièrement remis au secrétariat national.