Une campagne de démolition des habitations construites sur le domaine public, sans autorisation ni permis de construire, sera lancée incessamment. C'est ce qu'a annoncé, samedi, le wali de Béjaïa, Kamel Eddine Kerbouche, lors d'une intervention sur les ondes de la radio Soummam, précisant que cette campagne sera entamée incessamment. À Béjaïa on compte près d'un millier d'arrêtés de démolition en attente d'exécution. Au chef-lieu de wilaya, les cas de constructions irrégulières sans permis ou en méconnaissance des règles fixées sont légion. Précisant que cette opération s'inscrit dans une dynamique d'assainissement du foncier local, «agressé llégalement» par des particuliers, le wali a sous-entendu son démarrage imminent au niveau notamment, de Sidi-Bouderham, Toudja et les communes côtières, où «les communes peinent à trouver des assiettes foncières pour l'implantation d'équipements publics». Dans la foulée, le chef de l'exécutif a indiqué qu'une superficie de plus de 60 hectares a été récupérée par la commission de wilaya chargée de l'assainissement du foncier industriel. Ces assiettes, octroyées, mais non mises en valeur depuis plusieurs années, seront réaffectées et attribuées à des promoteurs et investisseurs plus déterminés et porteurs de réels projets. Pour revenir aux démolitions, le phénomène des constructions illicites a pris des proportions alarmantes ces dernières années dans la wilaya de Béjaïa. Si les constructions poussent comme des champignons sur le territoire de la wilaya, elles sont plus visibles aux alentours du chef -lieu de la wilaya et plus largement sur les stations balnéaires. Le laxisme des autorités a encouragé ce fléau, qualifié souvent d'outrancier par les citoyens. La volonté politique qui manquait, jusque-là, pour s'attaquer à ce lourd dossier est-elle réellement à l'ordre du jour? L'annonce faite par le chef de l'exécutif tend à la confirmer pour peu que cet engagement soit tenu. En matière de constructions illicites, les autorités ont à faire à une véritable mafia bien organisée. Bien qu'un arsenal juridique, à même de mettre un terme à ce phénomène, existe, force est de constater qu'il y a loin de la louche à la bouche. Va-t-on enfin passer à l'acte? Il faut bien exécuter le millier d'arrêtés non exécutés. Les atteintes et autres dépassements divers sont légion à Béjaïa. L'urbanisme et l'environnement subissent des contrecoups sévères et ce ne sont pas les chiffres des services de sécurité qui vont nous contredire. Chaque année, plus d'une centaine d'affaires liées à des constructions illicites, c'est-à-dire d'entreprises sans permis, sont enregistrées à la brigade de police d'urbanisme et de protection de l'environnement (Pupe) de Béjaïa. Dans la commune de Béjaïa, il est arrivé que l'on procède à la démolition de clôtures d'habitations empiétant sur la voie publique ainsi que des habitations de manière épisodique. Ces dernières années, la municipalité de Béjaïa a entrepris plusieurs opérations du genre dans les quatre coins de la commune où des constructions illicites poussent comme des champignons. Cette nouvelle opération, rendue nécessaire par l'urgence de protéger et de sauvegarder le peu du foncier qui reste à la ville, se poursuivra sur la côte ouest de la commune de Béjaïa, plus exactement à Saket, Boulimat...Un mode de construction omniprésent et défigurant cette belle côte paradisiaque. Cependant, les efforts de la commune restent insuffisants par rapport à l'ampleur de la situation. «Il faut toute une armée pour tout détruire», ironise un amoureux de cette région paradisiaque. Les constructions illicites restent la réalité amère de la ville de Béjaïa et sa côte ouest. Alors cette fois-ci sera la bonne? Wait and see