Plus de 100 villes et villages libanais ont été pilonnés par l'armée israélienne. Plus de 600 personnes ont été tuées, pour la plupart des civils, depuis le début de l'agression de l'armée israélienne contre le Liban. Près de 29 militaires et gendarmes libanais ont été tués et plus de 817 civils et 81 soldats et policiers libanais blessés. Au moins 65 civils, dont un grand nombre d'enfants, sont toujours ensevelis sous les décombres de leurs maisons pilonnées depuis onze jours dans la région de Sour, selon des secouristes dans cette région. En outre, quatre observateurs de l'ONU ont été tués et un cinquième blessé dans une attaque aux missiles de leur poste au sud du Liban. Le Comité international de la Croix-Rouge (Cicr) parle de 100 villes et villages libanais qui ont été pilonnés par l'armée israélienne. L'agression de l'Etat hébreu contre le pays du Cèdre a contraint, jusque-là, près de 600.000 Libanais à quitter leurs villages et maisons pour rejoindre des lieux moins soumis aux missiles israéliens. Cela représente près de 30% de la population libanaise, estimée à 3,5 millions de personnes. Selon l'ONU, plus de 500.000 personnes ont été déplacées depuis le début de l'offensive d'Israël, qui a imposé un blocus maritime, aérien et terrestre quasi-hermétique au Liban. Des milliers d'étrangers ont continué à fuir le Liban dans le cadre des opérations d'évacuation organisées par de nombreux gouvernements et qui arrive à son terme pour plusieurs pays, dont la Grande-Bretagne et les Etats-Unis. Un haut responsable de l'ONU a accusé Israël de «violer le droit humanitaire» dans son offensive au Liban soumis à des bombardements meurtriers, alors que les efforts pour un cessez-le-feu s'accélèrent mais sans succès. L'armée israélienne s'est même attaquée à l'institution internationale en bombardant, mardi dernier, le poste onusien de Khiam. Le Conseil de sécurité s'est réuni jeudi après-midi pour discuter d'une déclaration sur la mort de ces observateurs internationaux. La réunion a été programmée par la présidence française du Conseil, après l'échec du Conseil mercredi soir à trouver un accord sur les termes d'une déclaration, proposée par la Chine, visant à condamner cet acte. Les ONG internationales y ont jugé la situation humanitaire «catastrophique» et appelé à l'ouverture de «corridors humanitaires» pour l'acheminement des aides. Selon les premiers chiffres du syndicat des transporteurs terrestres, plus de 450 camions et poids-lourds ont été détruits dans les bombardements israéliens qui ont détruit des aires de stationnement de ces véhicules dans plusieurs régions libanaises. Ces attaques ont également visé des convois bloquant ainsi l'acheminement des aides humanitaires. Le Comité international de la Croix-Rouge a pu enfin acheminer un premier convoi d'aide humanitaire au village frontalier de Rmeich au Liban-Sud où 30.000 réfugiés sont bloqués depuis près de deux semaines par les attaques israéliennes. Le porte-parole du Cicr, Hicham Hassan, a affirmé que deux ambulances, accompagnant le convoi, ont évacué quatre civils blessés par les bombardements et deux personnes malades. Après quatre jours de tentatives infructueuses pour atteindre ce village chrétien, trois camions transportant 30.000 tonnes de nourriture, des coffrets de soins individuels, des ustensiles de cuisine et des couvertures sont arrivés à Rmeich. Des témoins ont indiqué que des réfugiés à bord de dizaines de voitures ont profité du convoi du Cicr pour quitter ce village et gagner la ville portuaire de Sour, plus au nord.