Des combats acharnés sont en cours vendredi pour le contrôle de Vougledar, une ville de l'est de l'Ukraine dont les forces russes tentent de s'emparer, tandis que Vladimir Poutine s'en est pris aux «néonazis» ukrainiens le jour de la commémoration de l'Holocauste. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a souligné de son côté, à l'occasion de la Journée internationale des victimes du génocide perpétré par les nazis contre les juifs, que «l'indifférence et la haine» continuaient de tuer, faisant allusion à l'assaut déclenché le 24 février 2022. Il a en outre dénoncé l'«hypocrisie» du Comité international olympique (CIO) et invité son chef, Thomas Bach, à visiter Bakhmout, l'un des points les plus chauds de la guerre avec la Russie, dans l'est de l'Ukraine. Malgré des appels répétés de Kiev à exclure les sportifs russes et bélarusses des JO 2024, prévus à Paris, le CIO a déclaré mercredi «étudier» la possibilité de les autoriser à participer sous bannière neutre. À 150 km de Bakhmout, à Vougledar, une cité minière qui comptait 15 000 habitants avant l'opération russe, des affrontements «sérieux, brutaux» ont lieu et les troupes russes se sont «implantées dans le sud-est et l'est de la ville», a affirmé un responsable des autorités de la région orientale de Donetsk, Ian Gagine. Le porte-parole de l'armée ukrainienne pour la zone Est, Serguiï Tcherevaty, a confirmé «des combats féroces», tout en assurant que les Russes avaient été repoussés. «L'ennemi cherche en effet à remporter un succès dans ce secteur mais il n'y parvient pas grâce aux efforts des forces de défense de l'Ukraine», a-t-il dit à la télévision. «L'encerclement et la libération à venir» de cette localité permettront de «changer le rapport de force sur le front» en ouvrant la voie à une offensive vers Pokrovsk et Kourakhové, des localités situées plus au nord, a jugé le chef des russophones de Donetsk, Denis Pouchiline. L'Ukraine a fait savoir cette semaine que les soldats russes avaient intensifié leurs attaques dans l'est, en particulier sur Vougledar et Bakhmout, cette dernière étant leur cible actuelle. Selon l'Institute for the Study of War, la Russie cherche à «disperser» les forces ukrainiennes afin de «créer les conditions d'une opération offensive décisive». Les militaires russes et les hommes du groupe paramilitaire Wagner ont récemment pris Soledar, au nord de Bakhmout. Plus au nord, dans la région de Kharkiv, le village de Dvoritchna est pilonné, de même que la ville méridionale de Kherson. Zelensky a salué la décision de la Pologne de livrer à Kiev 60 chars supplémentaires, dont la moitié seront une version modernisée du T-72 soviétique, après les 14 Leopard 2 de fabrication allemande promis. Parallèlement, le gouvernement belge s'est engagé à octroyer à l'Ukraine de nouveaux financements pour la fourniture de missiles, de mitrailleuses, de munitions et de véhicules blindés. Le président ukrainien réclame des avions de chasse et des missiles de longue portée, autant d'armes que les Occidentaux refusent jusqu'ici de fournir. L'Union européenne a décidé de prolonger de six mois ses sanctions imposées à la Russie lorsqu'elle a annexé la péninsule de Crimée en 2014 et prépare de nouvelles mesures. «Oublier les leçons de l'Histoire conduit à la répétition de terribles tragédies. La preuve en est les crimes contre les civils, le nettoyage ethnique (et) les actions punitives organisées par les néonazis en Ukraine», a dénoncé dans un communiqué, lors de la Journée internationale des victimes du génocide perpétré par les nazis, le président Vladimir Poutine.
