Le président russe Vladimir Poutine a estimé que la campagne militaire en Ukraine suivait une «dynamique positive» après l'annonce de la prise de la ville de Soledar, dans l'est de l'Ukraine, toujours démentie par Kiev. «La dynamique est positive et tout se déroule selon les plans du ministère de la Défense et de l'état-major. J'espère que nos combattants vont encore nous ravir plus d'une fois avec leurs résultats militaires», a-t-il déclaré dans une interview à la télévision publique russe, diffusée hier. Interrogé sur le tarmac d'un aéroport, près de l'avion présidentiel russe, il répondait à la question d'un journaliste de la chaîne Rossia-1 l'interrogeant sur les «nouvelles venant de Soledar», que l'armée russe a annoncé vendredi avoir conquise. La prise de cette «modeste localité» a été présentée à Moscou comme une victoire, après le retrait de la région de Kharkiv (est) et de la grande ville de Kherson (sud). Selon l'armée russe, la conquête de Soledar, où se trouvent d'importantes mines de sel pouvant permettre théoriquement de protéger du matériel et de s'infiltrer derrière les lignes ennemies, est une étape pour encercler la ville voisine de Bakhmout, que Moscou entend conquérir. Le Royaume-Uni va livrer «dans les prochaines semaines» 14 chars lourds Challenger 2 à Kiev, où les secours s'activaient hier à l'aube pour tenter de trouver des survivants dans les ruines d'un édifice de Dnipro (est) touché par une frappe russe qui a fait 14 morts. Le Royaume-Uni devient ainsi le premier pays à s'engager à envoyer en Ukraine ce type de blindés. Au total, «l'ennemi a procédé à trois frappes aériennes et à une cinquantaine de tirs de missiles dans la journée», a précisé l'état-major de l'armée ukrainienne. «En outre, les occupants ont lancé 50 attaques avec des lance-roquettes multiples». Des coupures de courant affectaient par ailleurs la plupart des régions du pays après de nouvelles attaques russes contre des installations de production d'électricité, selon les autorités ukrainiennes. L'annonce a fait réagir la diplomatie russe qui a estimé que cet envoi d'armes n'allait «en rien accélérer la fin des hostilités militaires, mais seulement les intensifier, en provoquant de nouvelles victimes», selon un communiqué de l'ambassade de Russie à Londres samedi. Kiev avait déjà reçu de ses alliés des chars lourds de conception soviétique -près de 300-, mais encore aucun de fabrication occidentale. La Pologne s'était déjà dite prête mercredi à livrer 14 chars lourds Leopard 2 de conception allemande, ce qui requiert l'aval de Berlin. Plusieurs Etats occidentaux ont en outre récemment annoncé la fourniture de chars d'infanterie ou de reconnaissance, plus légers. Sur le front de Soledar, dans l'est, le ministère russe de la Défense a confirmé, hier, que la «libération» de Soledar avait eu lieu «le 12 janvier dans la soirée». Les combats dans et autour de ce bourg font rage depuis plusieurs mois, mais leur intensité avait fortement augmenté depuis quelques jours.