Les fêtes représentant les symboles de la guerre de Libération nationale, telles que le 5 Juillet et le 1er Novembre ne sont pas célébrées à Berlin. La culture algérienne est riche. Là, c'est une vérité sur laquelle tout le monde s'accorde. Elle puise sa richesse de sa diversité, de sa particularité et de son histoire. L'Algérie a été toujours un carrefour de civilisation. Pour que cette culture soit connue à l'étranger et promue davantage, elle a besoin de côtoyer, de dialoguer avec les autres cultures universelles, et ce à travers les expositions, les rencontres des artistes algériens avec les étrangers, et autres festivités culturelles qui devraient être organisées, outre-mer, dans le cadre des échanges culturels entre les pays. Avec l'aide et le soutien de nos représentants diplomatiques à l'étranger, la communauté algérienne aurait pu faire sortir la culture algérienne des bras de Morfée. En Allemagne, à Berlin plus précisément, la culture algérienne, semble-t-il, ne voyage pas bien. Elle est en panne dans le pays d'Hitler. Pour cause, on a remarqué son absence totale lors des festivités culturelles internationales organisées dans ce pays. Absence totale... A titre illustratif, lors du festival culturel organisé à Kreusberg, (Berlin), au début du mois de juin, l'Algérie s'est illustrée par son absence. Des milliers d'exposants, venus des quatre coins de la planète, ont fait découvrir aux Allemands et aux autres visiteurs la culture d'origine de leur spays respectifs, sauf...l'Algérie. A part les rares Algériens (trois ou quatre) résidant à Berlin, ayant pris seuls l'initiative d' y participer, aucune association n'a été observée sur les stands du festival. Encore, les Algériens présents ont préféré exposé des objets qui n'ont aucun lien avec la culture algérienne. Pis, même les fêtes qui représentent les symboles de la guerre de Libération nationale, telles que le 5 Juillet et le 1er novembre passent inaperçues. En ce mois de juillet, on s'est rapproché d'une association culturelle algéro-allemande pour savoir ce qui a été prévu pour la célébration de la fête de l'indépendance et de la jeunesse, 5 Juillet. Notre surprise était grande quand un Algérien établi à Berlin nous a appris que «Le 5 Juillet et le 1 Novembre sont des dates comme les autres dates du calendrier. Rien n'a été organisé ces derniers temps pour ces circonstances». Ainsi, tant de questions méritent d'être soulevées. Qui est responsable de cette stagnation? Où sont-elles passées les associations culturelles créées dans le souci de promouvoir la culture algérienne en Allemagne? Comment peut-on attirer et surtout rattacher les émigrés de cette nouvelle génération à leur pays d'origine, à leur tradition et à leur culture? Est-ce que les autorités concernées en Algérie soutiennent suffisamment ces associations? On se souvient, lors de sa visite en 2001, en Allemagne, le président de la République, M.Bouteflika a insisté sur la nécessité de créer des associations culturelles algériennes pour relancer le tissu culturel entre les deux pays. Tant de questions que nous avons posées à M.Abdelhamid Berrahma, président d'une association culturelle algéro-allemande, dont le siège est sis Schoneberg, Berlin. Avant de répondre à nos questions M.Berrahma a tenu à présenter, d'abord, l'association qu'il préside. «Lors de sa visite officielle en Allemagne, le président de la République M.Bouteflika, a prononcé un discours touchant. A partir de là, nous avons commencé les démarches administratives afin d'obtenir l'agrément. En 2003, le tribunal de première instance de Berlin a reconnu favorablement la création d'une association culturelle algéro-allemande. Notre association de droit allemand, est indépendante, veille à promouvoir les échanges culturels entre les deux pays». Nos associations dénoncent En réponse à nos questions, le président souligne le manque de soutien financier pour cette association. «C'est vrai que l'Algérie est mal, même très mal représentée dans le domaine de la culture. Les fêtes nationales ne sont pas célébrées. Notre association n' a pas les moyens pour payer le loyer. Nous avons établi, au début, un programme très riche et varié tel l'enseignement des langues arabe, français et tamazight, de créer des clubs de musique, de théâtre et de peinture. Mais nous n'avons pas trouvé de soutien. Les encadreurs étaient des bénévoles au début, mais avec le temps ils exigeaient d'être payés. Une chose que nous n'avions pas pu faire. Toutes les activités ont été, ainsi, gelées». souligne-t-il. Et de préciser qu'ils avaient saisi les autorités allemandes pour les aider. Leur réponse était: «Vous avez un pays riche, on ne peut pas vous aider». De son côté le ministère de la Culture avait répondu que «à la réglementation en cours ne leur permettant pas de dotations financières directes au profit des associations de droit étranger». Toutefois, dans la même correspondance, le ministère de la Culture a précisé qu'il «serait disposé à examiner une éventuelle contribution à l'exécution des projets artistiques et culturels de l'association». A cette déclaration, le président Berrahma, ingénieur de formation, qui travaille dans une centrale électrique à Berlin, répond encore: «Nous avons transmis notre programme au ministère. Il nous disait qu'il était prêt à nous envoyer des artistes, tout en nous demandant de les prendre en charge ici à Berlin. Notre ambassade ne veut pas s'impliquer. Donc, le problème est posé de nouveau. Tout est prévu, mais rien n'a été fait jusque-là.» Dans cette conjoncture tant d'interrogations restent posées quant à la diffusion de notre culture à l'étranger et les moyens déployés pour son organisation. Notre culture a besoin, plus que jamais, de prendre sa place parmi les cultures universelles et de faire face à ce monstre qu'est la mondialisation.