Ce cimetière est devenu dans la conjoncture actuelle un sujet de préoccupation pour les citoyens qui désespèrent de voir une solution arriver. Effectivement à chaque enterrement de Soukahrassien, le sujet de conversation est toujours le même : comment agrandir ce site? Faut-il en créer un autre? Comment assurer l'entretien de l'unique cimetière existant dont l'état de dégradation est avancé, alors que personne ne bouge le petit doigt. En effet, ce cimetière datant de l'ère coloniale est tellement exigu que ses capacités d'accueil ont atteint un point de saturation tel que les familles sont contraintes d'avoir recours à la procédure d'excavation des tombes de leurs aïeux pour y enterrer leurs morts. De plus l'état d'abandon de la majorité des tombes est frappant : sépultures défoncées, d'autres écroulées faute de travaux de consolidation, allées impraticables, etc. Le problème de surveillance est négligé à tel point que des troupeaux entiers d'ovins sont constamment en vadrouille aux abords des tombes. Bien plus grave, des groupes d'ivrognes font de ce lieu, le soir venu, leur lieu de rendez-vous pour se saouler en toute quiétude. Jadis, ce cimetière était très éloigné du centre-ville, mais l'accroissement très rapide de la population et la création de nouvelles cités aux alentours immédiats ont fait que ce cimetière se trouve au centre de la zone urbaine et n'a plus aucune possibilité d'extension. Cet ensemble de facteurs négatifs indispose la population et revient comme un leitmotiv chez les citoyens qui envisagent d'ores et déjà la création d'une association de protection et de respect de la mémoire des morts. De multiples solutions sont envisagées pour apporter une solution à ce problème d'une importance capitale pour eux ; ils pensent même faire appel aux bienfaiteurs et aux âmes charitables pour financer partiellement ce projet. En outre certains s'étonnent que les autorités concernées n'aient pas pensé à ce jour à se pencher sur ce problème. Il est vrai que les temps sont difficiles et que la mal vie touche une partie importante de la population mais ce n'est pas une raison pour délaisser ses morts.