Le regretté écrivain, chercheur et universitaire Mohand-Akli Haddadou nous a quittés le 19 novembre 2018. Sa disparition, suite à une longue maladie, a laissé un grand vide dans l'univers de la recherche en langue et culture amazighes, mais aussi dans le monde du livre d'expression amazighe auquel Haddadou a offert une vingtaine de livres, en plus des articles scientifiques qu'il a réalisés tout au long de sa carrière très riche et prolifique. C'est une excellente initiative qu'ont pris les membres de l'association culturelle Agraw du village Takhlidjt, dans la commune de Chemini (wilaya de Béjaïa) d'où est originaire le regretté auteur. Il s'agit du lancement du prix Mohand-Akli-Haddadou et de son organisation à chaque nouvelle édition de l'agora du livre qui est un Salon du livre regroupant beaucoup d'éditeurs et d'écrivains. Et, dans le cadre de la préparation de la quatrième édition de l'Agora du livre, les organisateurs viennent de lancer de nouveau le prix Mohand Akli Haddadou à l'endroit des auteurs qui écrivent en langue amazighe pour rester dans l'esprit du travail de longue haleine mené par Mohand Akli Haddadou, durant toute sa vie et jusqu'à sa mort.Il s'agit d'une compétition culturelle visant à récompenser le meilleur roman ou recueil de nouvelles écrit en langue amazighe édité en 2022 ou en 2023. Le dernier délai pour le dépôt des romans participants est fixé au 30 mars, précisent les organisateurs tout en avertissant que parmi les conditions de participation à ce concours littéraire, il est exigé que le livre en question devrait dépasser 100 pages. Aussi, indique-t-on, les auteurs de romans ayant déjà obtenu de grands prix littéraires, dont le prix Mohammed-Dib et le prix Assia-Djebar, ne peuvent pas postuler. Dans un communiqué rendu public par les organisateurs, il est précisé que le Prix littéraire du meilleur roman ou recueil de nouvelles en langue amazighe vise à couronner les meilleurs talents de la littérature d'expression amazighe dans les deux genres littéraires (roman, ou recueil de nouvelles)». Et d'ajouter: «Le Prix en question est intitulé prix Mohand-Akli-Haddadou de la meilleure oeuvre littéraire d'expression amazighe». Le choix du lauréat échoit bien sûr à un jury de professionnels et de spécialistes de langue et littérature amazighes. Le communiqué de ladite association précise: «À cet effet, nous lançons ce présent appel à candidature à l'adresse des auteur(e)s de publications d'expression amazighe à déposer leurs oeuvres auprès de notre association avant la date limite, fixée au 30 mars 2023». Concernant des auteurs décédées ayant publié à titre posthume, les organisateurs notent: «L'association se réserve le droit de demander un complément du dossier, s'il y a lieu de retenir les candidatures posthumes, pour définir les ayants droit de l'auteur». Concernant les manuscrits non encore édités, ils ne peuvent pas être acceptés car le concours est exclusivement ouvert aux livres publiés. Il faut préciser que la littérature amazighe s'est enrichie de nombreux prix littéraires ces dernières années. En plus du Prix du président de la République, il y a aussi les prix Mohammed Dib et Assia Djebar, qui récompensent le meilleur roman en tamazight, le prix Yamina-Mechakra, le prix Ungal-Rachid-Alliche, etc. Le lancement de ces prix littéraires a permis à la littérature amazighe naissante de connaître un nouvel essor qui se traduit par une hausse considérable de la production livresque aussi bien sur le plan qualitatif que quantitatif.