L'enseignement supérieur a une place centrale dans la révolution numérique. Le gouvernement en est convaincu et balise le terrain à l'université pour qu'elle prenne avec succès le virage de l'intelligence artificielle. Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Bidari a coprésidé, à la veille du week-end, avec le ministre de l'Economie de la connaissance, des Start-up et des Microentreprises,Yacine El Mahdi Oualid, l'ouverture de la première maison de l'intelligence artificielle, à l'université Alger 1, Benyoucef Benkhedda, dans la perspective de la généralisation de cette expérience à l'ensemble des établissements universitaires, à travers le territoire national. C'est loin d'être une simple inauguration inscrite sur les agendas des deux ministres; c'est là une volonté affirmée de l'Etat d'accompagner étudiants et chercheurs dans le but de développer les connaissances et les compétences pour les métiers d'avenir, tout en leur épargnant les difficultés budgétaires. «2023 sera l'année de l'intelligence artificielle au sein de nos universités. Nous allons lancer des offres de formation en relation avec l'intelligence artificielle», a indiqué dernièrement Bidari. Ainsi, l'inauguration de cette première maison de l'IA vient concrétiser cette annonce. Il a souligné, à l'occasion de cette inauguration, que la maison de l'IA contribuerait à renforcer le rôle de l'Algérie en la matière, soulignant l'impératif de faire participer les étudiants et les innovateurs à cette démarche. Yacine El Mahdi Oualid a, pour sa part, mis l'accent sur l'importance d'encadrer les diplômés en matière d'IA et de leur permettre de concrétiser leurs projets, profitant ainsi à l'économie nationale. Il a, par la même conjoncture, réitéré la disposition de son ministère à accompagner et à encourager les porteurs de start-up, en les encadrant, à travers des incubateurs, mais aussi en leur accordant des avantages fiscaux à même de leur permettre d'accéder au marché. Le recteur de l'université Alger 1, Mokhtari Farès, s'est félicité, pour sa part, du lancement de la première maison de l'IA, laquelle voit la participation de 13 universités et l'exposition de 40 projets. Rappelons que Bidari a eu à souligner, en de nombreuses occasions, l'importance du nouveau mécanisme «un diplôme... une start-up». «Cette nouvelle politique peut permettre la création d'un gisement d'emplois. Depuis le mois d'octobre dernier, nous avons comptabilisé autour de 10 000 projets innovants», a-t-il récemment fait savoir sur les ondes de la Radio nationale. Selon le même responsable, le nombre de brevets d'invention au sein des universités algériennes a sensiblement augmenté, comparativement à l'année 2021, passant de 97 à 301. Le ministre a eu, également, à évoquer la nouvelle politique «un diplôme... une start-up», en précisant: «Une politique qui encourage les étudiants à déposer leurs projets afin d'assurer le transfert technologique et créer leurs start-up». Les enseignants et les formateurs bénéficient, quant à eux, d'une myriade de mesures incitatives pour créer leurs bureaux d'études au sein de leurs établissements. «C'est de cette façon qu'ils peuvent constituer une source de financement et de compétences pour leurs établissements», avait initialement expliqué le chef du département de l'Enseignement supérieur. Entre autres mesures incitatives, figure une prime de 100.000 DA pour chaque projet. Une somme appelée à augmenter au fil du temps, avait, en outre, révélé Bidari.