Encore un évènement de haute importance qui sera abrité par l'Algérie. Le sommet des pays exportateurs de gaz qui doit se tenir en principe à Alger dans le courant de l'année revêtira, en effet, incontestablement un caractère exceptionnel. Le conflit armé russo-ukrainien qui rentrera dans sa deuxième année, le 24 février a accouché d'une crise énergétique inédite qui a frappé de plein fouet les pays membres de l'Union européenne, notamment. Elle a pris une tournure qui l'a élevée au rang d'évènement capital pour l'Europe. Le gaz est devenu incontestablement une arme diplomatique entre la Russie et ses clients européens. Une arme fatale que Moscou pourrait brandir à tout moment au vu des sanctions européennes qui ne cessent de pleuvoir sur la Russie. Son sous-sol, qui recèle les plus grandes réserves de gaz au monde, la hisse au second rang mondial derrière les Etats-Unis. Environ 40% du gaz importé par les Etats de l'Union européenne proviennent de Russie. Et plusieurs pays de l'UE assurent la totalité de leurs approvisionnements en gaz avec Moscou, comme la Lettonie (100%) ou la Finlande (98%), tandis que d'autres en sont largement dépendants comme l'Allemagne (66%) et la Pologne (55%), selon les chiffres d'Eurostat, direction générale de la Commission européenne chargée de l'information statistique à l'échelle communautaire. Ce qui pousse l'Union européenne à partir en quête d'alternatives au gaz russe en cas de crise énergétique. Le sommet du Forum des pays exportateurs de gaz est tout indiqué. Le Fpeg compte parmi ses membres, le Qatar, la Russie, l'Iran, l'Algérie, la Bolivie, l'Egypte, la Guinée équatoriale, la Libye, le Nigeria, Trinité-et-Tobago, le Venezuela et sept pays associés qui représentent 70% des réserves prouvées de gaz et 51% des exportations mondiales de gaz naturel liquéfié. L'Europe pourrait se tourner vers l'Algérie. Elle fait partie, actuellement, des 10 premiers pays producteurs de gaz dans le monde et occupe la première place en Afrique, loin devant l'Egypte et le Nigeria. Un statut qu'elle a conservé malgré la crise sévère qu'a traversée le marché du gaz doublement impacté par la pandémie de Covid-19 et une offre excédentaire. L'Algérie assure, depuis plus de 40 ans, une partie de la sécurité en gaz de l'Europe et s'est toujours acquittée de l'ensemble de ses engagements, avec clarté et fidélité», avait souligné en novembre 2021, Mohammed Hanèche, ambassadeur d'Algérie à Bruxelles et chef de mission auprès de l'Union européenne. Un message dont doit se rappeler l'UE. Il faut souligner que les regards se sont tournés vers l'Algérie pour suppléer le «manque» de gaz russe à l'Europe. Le Vieux Continent trouve en l'Algérie, qui lui fournissait 11% de son gaz importé avant le début de la guerre en Ukraine, un partenaire sûr pour affronter l'une des pires crises énergétiques de son histoire. Les réserves prouvées de gaz naturel du pays s'élèvent à près de 2400 milliards de m3. Ses capacités de production vont de surcroît être décuplées depuis la découverte du mégagisement de Hassi R'mel. Des potentialités qui s'appuient sur un réseau de pipe-line remarquable. À la concrétisation du projet de gazoduc transsaharien (Tsgp) visant à connecter les gisements de gaz naturel nigérians à l'Europe via le réseau de gazoduc algérien, s'ajoutent deux autres gazoducs à caractère structurant, régional et intercontinental: le gazoduc Medgaz qui relie l'Algérie à l'Espagne à partir de Beni Saf jusqu'au port Almeria par voie sous-marine, ainsi que le gazoduc Galsi qui relie, via la Sardaigne, l'Algérie et l'Italie. L'Europe aura encore une fois les regards braqués sur Alger.