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La fête à tous prix
BOUIRA
Publié dans L'Expression le 02 - 08 - 2006

L'été reste traditionnellement la saison des fêtes.
Cette année comme les précédentes n'a pas dérogé à la règle. En effet, il ne se passe pas une journée sans que la quiétude des citoyens ne soit dérangée par les klaxons et le brouhaha des cortèges nuptiaux.
Cette situation n'est plus spécifique aux fins de semaines mais s'étale sur l'ensemble des journées de la semaine.
Les mariages ne ressemblent plus à ceux d'antan. Les familles optent de plus en plus pour la location de salles où les prestataires innovent d'année en année.
Certaines maisons proposent des mariages à la clé, c'est-à-dire, où tout est assuré. La restauration, l'animation, les voitures...sont assurées selon les moyens des familles en fête.
L'époque où la discrétion et la retenue étaient de mise a laissé place à des cérémonies exhibitionnistes où chacun tente de faire mieux que l'autre. Il y a les fêtes des riches des villes et les fêtes des pauvres.
Le classement social se définit au nombre et marques des véhicules qui ramènent la mariée. Pour les moins nantis, dans les grandes agglomérations, le manque de moyens financiers les a amenés à faire avec les moyens du bord. Ainsi, il n'est pas rare de voir des tentes dressées devant les habitations exiguës.
Ces moyens de fortune mis à la disposition des familles par les services de la commune et de la wilaya font office de lieux pour les dîners qui se limitent souvent à un succulent couscous.
Les cortèges sont composés en majorité des voitures des amis et des proches. Bien sûr, on choisit toujours la plus belle voiture qui est décorée chez le fleuriste du coin. Le mariage chez ces gens garde sa valeur ancestrale. Il s'agit de l'union pour le meilleur et pour le pire de deux familles. Cette union, basée sur la sincérité a plus de chance de durer même si elle est célébrée dans le strict nécessaire. Bouira a la caractéristique de contenir une pluralité culturelle dont le mariage est sa consécration.
La région berbérophone détient des traditions qu'on ne retrouve pas ailleurs. Ainsi, la mariée, dans cette région, en amont du Djurdjura, doit aller remplir, dès son premier jour dans son nouveau foyer, une cruche d'eau à la source. Chez les montagnards qui continuent à s'accrocher aux anciennes valeurs, la symbolique de l'eau est importante.
La mariée se purifie et exprime à travers ce rite son obéissance à la famille du mari. Toujours dans la même région et toutes les zones berbérophones, le mariage était souvent l'occasion propice pour les retrouvailles de la grande famille que les raisons sociales ont dispersée. C'est l'opportunité pour les femmes d'arranger d'autres unions. S'agissant des bijoux, la partie kabyle de la wilaya continue à utiliser les offrandes en argent, une spécificité qui n'a pas échappé à la déperdition des valeurs puisqu'en ville l'or a pris la place de l'argent. En ville, la fête dure plus longtemps et se déroule parfois sur deux à trois jours.
La salle est louée des mois à l'avance. Les femmes, puisque c'est elles qui décident, veillent au grain pour faire de ce rendez-vous une occasion de montrer qu'elles sont les meilleures. A coups de millions on prépare les gâteaux aux amandes s'il vous plaît. On choisit les meilleures robes, les plus belles voitures et on trie les invités.
Ainsi, le nombre de voitures, les gammes et types de véhicules sont déterminés. Au risque de mettre en péril tout le monde, certains inconscients vont jusqu'à défier le code de la route en engageant des rallyes à l'occasion du transport de la mariée ou du marié. Le tapage nocturne et les hauts débits informent les riverains qu'un tel s'est marié. La présence de jeunes filles habillées pour la circonstance, est l'autre signe ostentatoire par lequel chaque famille tente d'impressionner l'autre. Pendant des jours et des nuits, la musique reste le seul langage et on s'arrange pour la faire entendre à des centaines de mètres à la ronde.
Le jour J, on organise le convoi. La valeur des familles se mesure au nombre de berlines dernier cri qui iront occuper la voie sur toute sa largeur pour déranger au maximum autrui. Des jeunes, au volant, s'amuseront comme des fous pour tenter d'attirer les regards, celui des jeunes filles surtout. Soucieux toujours de leur image, ces familles aiment voir des filles au volant. C'est pour elles un signe de modernisme et d'émancipation.
Les vieux sont relégués à un simple rang de spectateurs auxquels on sert à boire et à manger. La mariée sera exhibée dans un cérémonial qui durera le plus longtemps possible. Elle fera l'objet d'un défilé de mode où elle montrera ce qu'elle a ramené. C'est là aussi un baromètre dans l'évaluation du statut social. Cette tendance à vouloir montrer son aisance n'est plus spécifique aux villes mais prend des proportions pour atteindre des villages jusque-là connus pour leur attachement aux anciennes traditions.
L'exhibitionnisme est, certes, moindre mais ne saurait tarder à concurrencer les citadins. Le mariage est un moment décisif dans la vie d'un citoyen et d'une citoyenne. Ce jour mérite d'être dignement célébré mais, de là, à devenir une source de soucis la retenue est alors une obligation. Le recours au disc-jockey qui diffuse des titres de raï aux paroles osées reste une raison de conflits qui naissent entre voisins. La célébration à des heures avancées qui s'apparente à tapage nocturne reste un acte d'incivilité chez les auteurs.
Le jour de la fête, ni les enfants ni les malades ne sont respectés. Un fait et pas des moindres a influé considérablement sur l'organisation des noces. Il s'agit de l'arrivée des immigrés. La valeur de l'euro en comparaison avec le dinar font que certains dépensent sans souci. Malgré les grandes mutations, le mariage continue à être un instant capital dans la vie d'un couple. Si le modernisme a sérieusement affecté les valeurs anciennes, il demeure toutefois que dans certaines contrées on arrive à allier le nouveau et l'ancien. Le mariage continue à être le lien entre des familles, à être une occasion de retrouvailles et une opportunité pour les vieilles de danser.


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