L'historien et chercheur Mahfoud Kaddache, décédé dimanche soir à Alger, à l'âge de 85 ans, a été enterré hier, au cimetière Zedek de Ben-Aknoun (Alger). De nombreuses personnalités politiques, dont Dahou Ould Kablia, ministre délégué aux Collectivités locales étaient présentes aux obsèques. «Indépendamment de l'universitaire que tout le monde connaît pour ses travaux extrêmement importants et ‘'fouillés'' sur le nationalisme algérien depuis 1920 à nos jours, Kaddache a été un militant et un témoin de la lutte de libération nationale qui a analysé cette période dans ses écrits avec un oeil objectif», a affirmé le ministre. M.Ali Haroun, personnalité nationale, a, pour sa part, rappelé le rôle joué par le défunt historien dans la création du mouvement des Scouts musulmans algériens (SMA) et qui «était, a-t-il dit, parmi les fondateurs et les dirigeants du groupe El Kotb». «Il nous guidait sur la voie des opinions nationalistes», se rappelle M.Ali Haroun à propos de «cet homme d'une grande compétence et d'une grande modestie». Pour M.Noureddine Toualbi, ancien recteur de l'université d'Alger, actuellement représentant de l'Algérie à l'Alecso et l'Isesco, Mahfoud Kaddache «était un responsable d'une grande rigueur tout en étant un homme convivial et plein d'affection pour les gens qui l'entouraient». Pour Hamid Bilek, responsable au Haut commissariat à l'amazighité (HCA) Mahfoud Kaddache laisse «l'image d'un enseignant dévoué qui donnait le meilleur de lui-même malgré sa maladie». «C'était un homme infatigable qui a tout donné jusqu'au dernier jour de sa vie. Il faisait le déplacement d'Alger jusqu'à l'université de Tizi Ouzou où il enseignait au département de langue et culture amazighes, depuis son ouverture en 1990-1991 jusqu'en 1994-1995». «Il n'a jamais raté un cours et il a marqué les étudiants par sa méthode d'enseignement», a-t-il conclu. A noter que dans un message adressé, lundi, à la famille du défunt, le chef de l'Etat a estimé que la disparition de ce dernier est «une grande perte» pour le monde de la recherche scientifique, de l'écriture de l'histoire et de l'enseignement supérieur. Dans ce message, le président de la République salue «en le regretté Mahfoud Kaddache, l'illustre historien et le militant émérite», estimant que «l'Algérie vient de perdre l'un de ses grands historiens qui a dédié toute sa vie à la mémoire collective de la nation». Et au chef de l'Etat d'ajouter que «le défunt Mahfoud Kaddache n'était pas qu'un simple historien mais également un militant farouche de la première heure dédiant sa jeunesse au mouvement national, notamment au sein du mouvement des Scouts musulmans algériens (SMA) dont il était l'un des piliers essentiels dans notre pays», ajoute le président Bouteflika. «J'ai côtoyé le défunt à l'aube de l'indépendance, lorsqu'il se sacrifiait au service de la jeunesse, et cela m'a permis de découvrir ses qualités intrinsèques, ses compétences et son intégrité», écrit le chef de l'Etat dans son message, ajoutant que «je viens de perdre un ami à qui je voue estime et considération».