Les bijouteries ne répondent pas aux normes internationales en matière de sécurité. Alger est en proie, cet été, aux vols qui sont perpétrés dans les bijouteries. De véritables attaques à main-armée sont enregistrées régulièrement dans ce genre de commerces qui, du fait de l'absence de mesures de sécurité, passent pour être des proies idéales aux agresseurs. Cette situation inquiète beaucoup les bijoutiers. Après le hold-up d'avant-hier contre la bijouterie Afrique Bijoux, sise au 105, rue Didouche Mourad, à Alger-Centre, les patrons des autres bijouteries d'Alger affichent leur inquiétude devant la montée en puissance des hold-up. Les bijouteries sont les plus exposées aux hold-up. La raison est claire: en s'attaquant aux bijouteries, les délinquants s'assurent un butin conséquent en un temps record et sans trop de risques. Cet état de fait, du reste très visible, fait que la bijouterie devient un métier à risques. C'est d'ailleurs ce que nous avons constaté en interrogeant quelques bijoutiers de la capitale. «C'est inconcevable d'assister à des hold-up en plein centre de la capitale et en plein jour. On n'est pas à Chicago ou à New York, quand même», s'indigne H.M., propriétaire d'une bijouterie. Ce dernier estime que «les rares policiers qui circulent à Alger ne suffisent pas pour assurer la sécurité et lutter contre la criminalité. Cela ne veut pas dire qu'ils ne font pas leur travail. Au contraire, ils veillent à ce que tout le monde soit en sécurité, mais à mon avis, il faut un renfort...» Les services de sécurité affirment, de leur côté, que leur souci majeur est d‘assurer la sécurité de ces citoyens. «Les services de sécurité font de la lutte contre ce genre de fléau leur priorité», indique-t-on du côté des services de sécurité. Concernant le hold-up avorté d'avant-hier, les éléments de la police nationale soulignent que «la police judiciaire mène une enquête sur cette affaire dont les résultats seront communiqués incessamment», souligne-t-on au niveau de la cellule de communication de la sûreté de wilaya d'Alger sans, toutefois, apporter un nouvel élément sur l'identité de l'agresseur. Dans ce sens, et selon des témoins oculaires, le cambrioleur a été blessé au niveau de sa main droite après avoir reçu deux coups de feu tirés par les employés de la bijouterie, qui étaient, selon les mêmes témoins, armés d'un fusil de chasse. En outre, d'autres questions, dans ces circonstances, méritent d'être soulevées : est-ce que les bijouteries du pays répondent aux normes internationales en matière de sécurité? «Non», répond Ahmed, un autre employé dans une autre bijouterie. «Nous sommes très loin de ces normes. Vous voulez parler du système de sas. Nous ne pouvons pas l'appliquer ici. Supposons qu'un client trouve la porte fermée, il n'osera même pas appuyer sur le bouton de la sonnerie pour qu'on lui ouvre la porte, il préfère chercher un autre endroit...». Une autre manière de dire que les bijoutiers exerçant sur la place d'Alger préfèrent prendre le risque d'une agression plutôt que de perdre en chiffre d'affaires. La solution, indique un autre professionnel du bijou serait d'obliger par décret tous les bijoutiers à s'équiper de la sorte. Comme ça, les clients sauront qu'il y a un impératif de sécurité et tout le monde sera sur un même pied d'égalité. En l'absence de ce moyen adopté de par le monde, nos bijouteries imaginent des solutions telles les caméras de surveillance, voire l'armement des employés. «Nous avons, répond encore Ahmed, placé des caméras de surveillance, quelques agents de sécurité et une sonnette d'alarme», soutient un propriétaire. Quelques autres patrons pensent qu'armer les employés des bijouteries sera «la solution adéquate» pour lutter contre les hold-up visant leur commerce. «Nous n'avons pas d'autre choix que de demander des armes pour nous protéger. C'est le dernier recours qui reste.» Il se trouve que toutes ces solutions demeurent dans le registre du souhait. Rien de bien concret n'est envisagé pour l'instant. D'autres agressions sont donc à craindre.