Le chantier de Draria, confié à une entreprise libanaise, est à l'arrêt en raison de la guerre. Depuis le lancement de ses projets au mois d'août 2001, l'agence pour l'amélioration et le développement du logement (AADL) a traversé plusieurs phases de turbulences, dont la dernière est la guerre au Liban. Le programme des quelque 21.000 logements qui devaient être livrés dans leur intégralité au bout de 18 mois de travaux, c'est-à-dire au début de l'année 2003, continue de susciter des interrogations chez les bénéficiaires qui attendent impatiemment la réception de leurs clés. Alors qu'au bout de cinq ans d'attente, 90% du projet 2001 ont été réceptionnés, certains chantiers accusent un retard considérable. Selon des sources sûres, le chantier de Draria, confié à une entreprise libanaise, est à l'arrêt en raison, encore une fois, de l'incapacité de la main-d'oeuvre libanaise de venir en Algérie, à cause du blocus imposé à ce pays par l'armée israélienne. Après donc l'épidémie du Sras qui s'est déclarée dans le Sud-Est asiatique, il y a deux ans, ce qui a réduit la main-d'oeuvre chinoise à une peau de chagrin, la nature du terrain dans certains sites, le manque de rond à béton, le séisme de Boumerdès, c'est au tour, cette fois-ci, de la guerre au Liban de donner une occasion inespérée à la direction de l'Aadl, pour justifier le retard des livraisons des logements restants, des deux programmes 2001 et 2002. Il convient de rappeler que, lors de sa dernière tournée à travers les chantiers de la capitale, le ministre de l'Habitat, avait assuré que quelque 9000 logements allaient être livrés d'ici la fin de l'année en cours dans la capitale. Il annoncera, par ailleurs, que 495 logements allaient être livrés à la fin juin dernier au site de Bab Ezzouar1. «Ce site sera viabilisé et prêt pour la livraison vers la fin de ce mois et au même moment le DG de l'Aadl commencera à convoquer les bénéficiaires pour les installer». Il ajoutera, toujours au sujet du site de Bab Ezzouar, que la réception des locaux commerciaux inclus dans les travaux de réalisation sera, également chose faite, avant la mi-juillet prochain. Promesse non tenue, car les bénéficiaires de ces logements attendent toujours leurs clés. Pis, des centaines d'entre eux ont déposé, il y a cinq mois, des dossiers auprès des notaires et continuent toujours de «poireauter». Selon des sources sûres, la plupart des logements restants dans le programme 2001, ne sont pas encore raccordés aux réseaux de gaz et de l'électricité. Ce qui expliquerait le retard accusé dans leur livraison. Plus grave, à quelques semaines seulement de la rentrée des classes, les parents ne savent plus où scolariser leurs enfants et/ou comment s'organiser pour joindre leurs lieux de travail. Enfin, le retard accusé et les engagements non tenus du secteur de l'habitat envers les bénéficiaires est dû, avant tout à la mauvaise gestion des programmes location-vente. Les changements intervenus à la tête de l'Aadl (quatre DG en cinq ans), ainsi que la résiliation des contrats des entreprises défaillantes, comme ce fut le cas pour le chantier de Souidania, sont des facteurs supplémentaires ayant eu un impact direct sur les délais de livraison.