Un grand nombre d'immigrants sont abandonnés dans des régions frontalières désertiques. Quelque vingt-huit clandestins africains ont été retrouvés morts dans la nuit du lundi à mardi sur la Côte atlantique au nord d´El-Ayoun, territoire occupé par le Maroc, a rapporté l´agence marocaine MAP. Les clandestins, d'origine subsaharienne, ont été victimes, souligne l'agence marocaine de presse, du naufrage de leurs deux embarcations, au moment où ils s'apprêtaient à se rendre vers l´archipel espagnol des Canaries depuis les côtes atlantiques marocaines. Après cet accident, les autorités concernées poursuivent leurs opérations de recherche pour retrouver d'autres corps qui étaient à bord des deux embarcations, indique-t-on de même source. Cet accident a poussé les agents de la gendarmerie à mener une opération de ratissage dans la région. Les mêmes services ont arrêté, lors de ce ratissage, 49 immigrants qui étaient cachés dans des grottes ou sur des arbres. Selon la même source, les clandestins arrêtés sont de nationalité sénégalaise (21), malienne (12), ivoirienne (12), ghanéenne (2) guinéenne (1) et burkinabaise (1). Malgré les nombreuses opérations de refoulement menées par les autorités marocaines, la plupart des immigrants clandestins persistent à rejoindre l´archipel espagnol des Canaries par la Mauritanie et le Sahara occidental. Arrêté par la police marocaine, un grand nombre d'immigrants sont généralement abandonnés en plein désert, aux frontières du Maroc ou dans les territoires occupés. Les expulsions, menées manu militari par les services de sécurité du royaume, ont déjà provoqué le décès de dizaines d'africains, morts de soif ou de fatigue. Ces refoulements ont été organisés sous la pression des pays de la Rive nord de la Méditerranée, après la mort de cinq immigrants tués par les gardes frontières espagnoles, lors d'une rebellion dans un centre de transit basé dans l'enclave espagnole de Ceuta. Aux yeux des Occidentaux, le Maroc constitue une passerelle pour les clandestins espérant rejoindre le Vieux continent. Ce pays a donc satisfait à «la demande» occidentale au prix d'une catastrophe humanitaire. Dans ce sens, la communauté internationale n'a pas cessé de soulever des vives réactions sur la situation tragique des immigrés clandestins qui ont été refoulés et abandonnés par les forces marocaines dans le désert du Sahara occidental. Plusieurs enquêtes déclenchées par des organisations internationales, dont le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) ont conclu à la responsabilité directe du Maroc dans cette tragédie. Le gouvernement du royaume a, d'ailleurs refusé d'autoriser l'accès au HCR du territoire marocain pour mener ses investigations sur les demandeurs d'asile et les réfugiés interpellés ou en voie d'expulsion. «Une mission de haut niveau n'a pas été autorisée par les autorités marocaines à avoir accès aux personnes relevant du mandat du HCR.» a indiqué cette commission dans un communiqué rendu public. Plusieurs autres ONG se sont déclarées «très inquiètes» par le sort des immigrés africains qu'on retrouve morts sur le territoire du Sahara occupé par le Maroc. Le récent drame n'est pas pour arranger les choses.