Le feuilleton de la guerre des clans au sein de ce club ne semble pas connaître son épilogue. Suite à la conférence de presse tenue en semaine par le Dr Messaoudi et Châabane Louanes, le comité directeur de l'association El Mouloudia est sorti, mercredi, de sa réserve pour «dénoncer, dans un communiqué, les manoeuvres de l'actuelle direction du club». Lors de la conférence de presse, le président de l'association El Mouloudia, le Docteur Mohamed Messaoudi, avait ouvert le feu sur les agissements «douteux, voire occultes» de certains membres du directoire présidé par Saïd Boukerrou. Des déclarations qui semblent avoir touché les gars de l'opposition dans leur amour-propre. Ils ont, ainsi, jugé utile de répondre au président de l'association en portant de très graves accusations à son encontre. En effet, le président du directoire, en l'occurrence Saïd Boukerrou, n'a pas été tendre avec le Docteur en l'accusant de graves dérapages à commencer par ces fameux «comptes parallèles (en dinars et en devises), abus de bien sociaux (7 lignes téléphoniques) utilisées par le président mouloudéen et l'ensemble de sa famille, dépenses non approuvées par le bureau et non contrôlées par le trésorier M.Gaceb en temps opportun et autres», indique M.Boukerrou. Ce dernier enfonce le clou en estimant que la gestion du Docteur Messaoudi est catastrophique «nous nous sommes abstenus, depuis le début, de faire toute déclaration concernant le problème de gestion qui se pose au MCA. Malgré notre silence et notre recherche de la légalité, M.Messaoudi continue, comme à ses habitudes, de distiller dédain et insultes envers tous ceux qui vont à l'encontre de ses intérêts» a-t-il indiqué. Il convient de rappeler que le Docteur Messaoudi a, lui aussi, déclaré lors de sa récente conférence, que certains membres du comité directeur «se sont permis d'ouvrir des comptes parallèles». «Pire encore, ils ont utilisé des cachets et des griffes parallèles pour réaliser leurs projets» selon les dires de M.Messaoudi. Pour revenir à ce fameux communiqué, il faut signaler que l'actuel président de section, M.Chaâbane Lounès, n'a pas, lui aussi échappé aux critiques qui indiquent qu'«il n'avait pas le droit d'occuper ce poste du fait qu'il n'était pas membre du bureau exécutif». En tenant compte de ce scénario, une question s'impose: à quoi rime cette guerre des clans qui porte, en premier lieu, préjudice au club lui-même? D'un côté nous avons un président très acerbe en matière de critiques alors qu'on pouvait attendre de lui un ton plus mesuré et de l'autre une «opposition» qui use du même langage trempé dans l'acide le plus caustique. Le comble est que le Mouloudia d'Alger reste sur une fin de saison tonitruante avec une cinquième place en championnat et une cinquième coupe d'Algérie après une disette de 23 ans. Ajouter à cela, le triplé réalisé par les cadets et la coupe d'Algérie remportée par les minimes. Il se trouve, malheureusement, que le Mouloudia n'est pas un club comme un autre et chacun cherche à prendre la place de l'autre. Cela démontre que beaucoup reste à faire en matière de confiance mutuelle et dans une telle perspective le Dr Messaoudi et ses opposants donnent le très mauvais exemple. Ce n'est pas ainsi que se bâtira le Mouloudia du futur, celui dont la place ne peut être que parmi les meilleurs. Ce qu'il faut savoir c'est que le club obéit à des règles inscrites dans ses statuts et seuls ces derniers font office de textes de référence. Il serait temps que tout ce beau monde sache se mettre au diapason du modernisme et du sérieux pour mettre au placard toute allusion incitative à la haine de l'autre. Dans cette histoire, seul Châabane Louanes sort son épingle du jeu. Non élu de l'association, il regarde de haut ce qui se passe. Sa conviction est que le club a besoin de sérénité et non pas de querelles pour progresser. Il a, pour cela, mis les moyens nécessaires pour doter l'équipe fanion d'un effectif à même de lui permettre de réaliser une grande saison. A charge pour les joueurs et pour leur entraîneur François Bracci de tenir ses promesses. Le drame est que le Mouloudia tient la Une de l'actualité sportive plus par ce qui se passe dans ses coulisses que sur ses exploits sur un terrain. Au communiqué de l'opposition va suivre la réponse du Dr Messaoudi, histoire d'amuser la galerie avec au centre le sort de l'un des plus grands clubs d'Algérie. Après cela on continuera à se demander pourquoi le football algérien n'arrive pas à se relancer.