L'enfant prodigue d'Eckmühl, a, comme il l'avait promis, fait vibrer le Petit Vichy, jeudi soir. Il devait se produire initialement vendredi, hier, lors de la soirée de clôture de la 16e édition du festival national de la chanson raï. En raison d'un concert prévu la semaine prochaine en Suède, Khaled a déprogrammé, à la dernière minute, son rendez-vous avec le public du théâtre de verdure Chekroun Hasni. La nouvelle s'est répandue comme une traînée de poudre, mercredi en fin d'après-midi. Les organisateurs du festival ont été dépassés. «Nous avons enregistré, l'entrée fixée à 500 DA la place, plus de 7000 personnes pour une recette équivalente à 4000 personnes», a souligné un organisateur avec billetterie comme preuve à l'appui. «Nous avons relevé nombre de dépassements aux guichets. Certains commis de l'Etat ont usé de leur influence pour ne pas s'acquitter de leur billet. C'est aberrant. Nous avons pourtant offert à chaque institution des invitations pour assister au festival. La recette est de loin en-dessous de nos estimations par rapport au nombre de personnes présentes au Petit Vichy. Des failles ont également été constatées dans le cordon de sécurité déployé à l'occasion de Khaled», s'est insurgé notre interlocuteur avant de renchérir «nous avons eu le feu vert de Mme Khalida Toumi pour organiser la 17e édition du festival de la chanson raï à Alger». Il a conclu pour justifier le transfert de cette manifestation culturelle annuelle: «Il est préférable qu'il se déroule dans la capitale. Nous sommes profondément déçus par l'organisation de cette 16e édition». Toujours est-il que malgré ce malheureux état de fait, la fête a été grandiose au théâtre de verdure Chekroun Hasni. Le public a été enflammé par les chansons interprétées par Khaled. Rouhi y ouahrane rouhi baslama , Didi didi, Cheba bent bladi, Aïcha etc...ont fait danser les jeunes et moins jeunes jusqu'à l'aube. Egal à lui même, le King du raï a improvisé avec un art incomparable dont il a le secret, en interprétant un éventail varié à merveille de ses mélodies puisées de son répertoire des années 80, à la grande joie de son fidèle public qui n'a pas regretté le déplacement. Jamais le théâtre de verdure n'a accueilli autant de monde. Les journalistes de la presse française ont couvert la manifestation et escomptent concocter un reportage sur l'itinéraire de la chanson raï et sur la vie de la diva, la défunte cheïkha Rimitti.