Le coup d'envoi de la 19e édition du Festival national de la musique et la chanson raï sera donné à partir du stade du 24-Février de la ville Sidi Bel-Abbès, le 2 août prochain. Cette édition qui compte renouer avec le raï originel, notamment à travers la présence des meddahate et des cheikhs du raï, se poursuivra jusqu'au 8 août 2009. Les soirées du Festival de la musique et de la chanson raï —délocalisé l'an dernier d'Oran à Sidi Bel-Abbès — se tiendront au stade du 24-Févrie. D'ailleurs, le comité organisateur de l'année passée présidé par Othmane Akloune a été reconduit. Au programme de cette 19e édition, du raï avec toutes ses variantes entre le moderne et le traditionnel. En effet, une pléiade de stars et d'artistes prendra part à ce carrefour du raï, notamment Zahouania, Abdou, Fadéla, Billal, Faudel, Kader Japoni, Redouane, Mazouzi, Houari Benchenet et Magic System. Ce dernier groupe qui, à première vue, n'a rien à voir avec le raï a pourtant collaboré avec des artistes de renom, notamment Akil et Mohamed Lamine, pour les besoins de la compilation Raï'n'B Fever. Le public aura également le loisir de frétiller sur les airs du raï du terroir bélabésien, grâce à la présence confirmée du mythique groupe Raina Raï, mais également sur les rythmes authentiques de cheikh Naâm, el-Khaldi de Sidi Bel-Abbès et Mohamed Kambouz. Les mélomanes pourront donc se délecter comme dans les soirées d'autrefois où el-Trab enflammait les cœurs et adoucissait les mœurs. En effet, cette 19e édition du festival sera rehaussée par la présence de maîtres et de cheikhs qui excellent dans ce genre : el-trab, notamment cheikh Boutaïba Saïdi et Hattab ; sans oublier les cheikhate appelées également meddahate, et qui sauront certainement donner le ton et le son à el-gasba. De plus, deux concerts évènement seront également à l'affiche de ce Festival. Ils seront dispensés par deux légendes du raï : Belkacem Bouteldja- l'enfant terrible d'el-Hamri- et Boutaïba Sghir, un auteur et interprète de talent, enfanté par Aïn Témouchent, et à qui on doit entre autres les paroles du tube de Khaled, Ouine El Harba Ouine. Le Festival du raï s'ouvre aussi sur le style des meddahate. Pour cela, les organisateurs ont prévu une soirée “spéciale femmes” aux tons multiples et durant laquelle un vibrant hommage sera rendu à la célèbre cheikha Habiba el-Abbassiya. Tous les concerts auront lieu au stade du 24-Février-1956 et le prix du billet a été arrêté symboliquement à 100 DA. Cependant, d'autres représentations sont prévues au niveau des deux places publiques de la ville. Selon la directrice de la culture de Sidi Bel-Abbès : “D'autres communes éloignées de la wilaya seront aussi concernées par le festival, qui sillonnera notamment Sfisef, Sidi Lahcène, Sidi Ali Benyoub, Mostefa Ben Brahim et Moulay Slissen. Plusieurs chanteurs se produiront devant des spectateurs qui ne sont pas en mesure de se déplacer jusqu'au chef-lieu de la wilaya.” Par ailleurs, et compte tenu de l'institutionnalisation de ce festival en 2006, preuve de son importance et de la valeur patrimoniale que renferme cette musique, les organisateurs ont bénéficié d'une aide importante du ministère de la Culture, de la wilaya de Sidi Bel-Abbès et des instances territoriales élues, dans le but d'assurer un festival dans les meilleures conditions. De leur côté, les organisateurs n'ont lésiné sur aucun moyen financier, matériel ou humain, pour la réussite de cet événement qui promet d'être haut en couleur. Pour cela, toutes les lacunes et les fausses notes de l'année dernière ont été prises en considération. Un petit regret : un Festival a aussi et surtout pour vocation la découverte de jeunes talents. Depuis sa création, le festival du raï a découvert et repéré des graines devenues stars. Toutefois, on constate que cette vocation tend à disparaître… A. BOUSMAHA