Il est question de transférer les eaux d'In Salah vers Tamanrasset et celles de l'Albien vers les Hauts-Plateaux. L'Algérie s'apprête à exploiter ses eaux du Sahara, appelées les eaux de l'Albien. Il s'agit de transférer les eaux souterraines d'In Salah vers Tamanrasset sur une distance de 750km à double sens. C'est le plus grand projet que l'Algérie n'a jamais réalisé. Viendra ensuite le deuxième grand chantier hydraulique du Sahara qui est le tranfert des eaux de la nappe albienne vers les Hauts-Plateaux. Pour ce qui est du premier projet, les appels d'offres seront lancés avant la fin du mois en cours, apprend-on lors d'une visite effectuée par le ministre des Ressources en eau dans la wilaya d'Annaba. Les premières études, particulièrement sur la faisabilité et les coûts du projet sont achevées, tandis que d'autres sont en cours. La cagnotte budgétaire est évaluée à près de 2 milliards de dollars, plus exactement 1,8 milliard US, soit 120 milliards de dinars. Idem pour le second transfert. L'étude de faisabilité est terminée, alors que l'Anrh a d'ores et déjà lancé des forages de reconnaissance. Le premier champ de captage, constituant la première phase du chantier, est localisé à Aflou (Laghouat), nous révèle, en marge de la visite, Messaoud Tirra, directeur de l'alimentation en eau potable au niveau du ministère. Ce premier champ de captage va desservir les Hauts-Plateaux, particulièrement Msila et Tiaret, à partir de la wilaya de Djelfa. L'étude sur le coût global de l'opération de transfert de la nappe albienne vers les Hauts-Plateaux n'a pas encore annoncé ses résultats. Les réserves de l'Albien sont estimées, rappelons-le, à 40.000 milliards de m3. C'est ce qu'a annoncé récemment le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal. Selon les premiers éléments des études menées, le taux d'exploitation est de 5 milliards de mètres cubes par an. Cette eau de l'Albien existe en deux nappes superposées: le complexe terminal qui est à environ 400 mètres de profondeur, tandis que le continental intercalaire est à environ 2000m de profondeur. L'Albien terminal, aux eaux pures et peu profondes, se trouve entièrement dans les régions de Tidikelt, El Menéa, Adrar et Ghardaïa. L'autre Albien, dit «intercalaire» couvre une superficie de 7000km² touchant l'Algérie, la Tunisie et la Libye. Ces réserves en eau, même si elles ne sont pas renouvelables, sont en mesure d'assurer l'alimentation en eau des régions du Sud pendant plusieurs siècles et permettre leur développement. Les deux projets, à en croire notre interlocuteur, sont en bonne voie. Les appels d'offres pour le «projet du siècle» qui consiste en le transfert des eaux d'In Salah vers Tamanrasset seront lancés durant le mois en cours. Quant à l'autre projet de transfert vers les Hauts-Plateaux, l'on va droit vers le démarrage de la première phase qui est le transfert à partir du champ de captage d'Aflou vers Tiaret et Msila. Pour revenir à la visite du ministre dans la wilaya d'Annaba, Abdelmalek Sellal s'est montré scandalisé quant aux retards accusés dans la construction du barrage de Bouggous dans la wilaya d'El Tarf. Après une année de travaux, seulement 30% du taux d'avancement. Ce n'est pas tout, l'autre maillon faible c'est l'alimentation en eau potable. Le ministre a évalué les pertes sur le réseau dans la wilaya d'Annaba de 21.000m3/jour. C'est un problème qui revient avec acuité au point où un programme d'urgence s'impose. Le taux des pertes physiques sur le réseau de distribution est à hauteur de 30 à 35%.Quant aux pertes commerciales, celles-ci sont de l'ordre de 7% du fait de non-paiement des factures par les grands consommateurs. La première mesure décidée afin de venir à bout de cette crise c'est d'instituer un règlement spécial destiné aux consommateurs. C'est un projet en voie d'élaboration pour faire naître une nouvelle relation réglementée entre l'entreprise et le client.